Elle s’était étendue à côté de la charrette
Au beau milieu de notre champ de blés,
L’orage, dans un concert de trompettes,
Lui entonnait une mélodie enjouée.
Déchainé, le vent gonflait les nuages,
Couchant au loin, les coquelicots,
Les oiseaux, tel un mauvais présage,
Épiaient alors les premiers asticots.
Sans l’ombre d’un doute, elle mourait,
Elle qui pourtant, a toujours su vivre,
Au son des cloches qu’elle affectionnait,
Écrivait la dernière page de son livre.
Résigné par la force du destin,
Je la consolais d’un petit bouquet,
Tressé ainsi pour adoucir sa fin,
Qu’elle savoura dans un banquet.
La prairie ne serait plus aussi verte,
Aussitôt ma belle mise en terre,
Sous le vieil arbre de ma découverte,
Lasse de s’être bien fait traire.
Dans un dernier élan d’espoir,
Enivrée par l’odeur du foin,
Intenses relents de la foire,
Je caressais tous ses recoins.
Ondulant mes doigts sur ses mamelles,
Qui me laissaient toujours aussi rêveur,
Libérant le nectar blême à la pelle,
Récompense de mon dur labeur,
Point de chevelure pour cette race,
Que nenni, Celle-ci était au poil,
A la ferme, elle avait fait sa place,
Juste la siffler et elle mettait les voiles,
Dans un effort merveilleux,
Marguerite, ma vache blasée,
Meugla sans la moindre gerbe d’adieu,
Fauchée par les ruines de ses os tassés.
79didou
Au beau milieu de notre champ de blés,
L’orage, dans un concert de trompettes,
Lui entonnait une mélodie enjouée.
Déchainé, le vent gonflait les nuages,
Couchant au loin, les coquelicots,
Les oiseaux, tel un mauvais présage,
Épiaient alors les premiers asticots.
Sans l’ombre d’un doute, elle mourait,
Elle qui pourtant, a toujours su vivre,
Au son des cloches qu’elle affectionnait,
Écrivait la dernière page de son livre.
Résigné par la force du destin,
Je la consolais d’un petit bouquet,
Tressé ainsi pour adoucir sa fin,
Qu’elle savoura dans un banquet.
La prairie ne serait plus aussi verte,
Aussitôt ma belle mise en terre,
Sous le vieil arbre de ma découverte,
Lasse de s’être bien fait traire.
Dans un dernier élan d’espoir,
Enivrée par l’odeur du foin,
Intenses relents de la foire,
Je caressais tous ses recoins.
Ondulant mes doigts sur ses mamelles,
Qui me laissaient toujours aussi rêveur,
Libérant le nectar blême à la pelle,
Récompense de mon dur labeur,
Point de chevelure pour cette race,
Que nenni, Celle-ci était au poil,
A la ferme, elle avait fait sa place,
Juste la siffler et elle mettait les voiles,
Dans un effort merveilleux,
Marguerite, ma vache blasée,
Meugla sans la moindre gerbe d’adieu,
Fauchée par les ruines de ses os tassés.
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