Ses bières à petit prix
C’est en faisant quelques menues emplettes,
Tu vois, au coin de la rue, dans la petite superette,
Quand arrivé à la caisse j’ai rencontré cet homme
Au maigre visage sec, marqué par trop d’alcool.
Il sentait fort, tu sais, de cette odeur singulière
Qui imprègne les vêtements rapiécés de la misère.
Il m’apparut comme le symbole, ce gars sans âge,
D’une société socialement et culturellement au naufrage.
D’une main, il soutenait un cabas chargé d’habits
L’autre était encombré de bières à bas prix.
Soudain, deux cannettes lui échappèrent
Frappant le sol et roulant sous une étagère.
Il les ramassa, jurant de sa maladresse,
Oubliant au passage sa belle ivresse.
La femme placée derrière lui, en toute finesse,
Profita de la situation pour lui griller politesse.
Alors qu’il protestait avec amabilité
De cet affront fait par cette dame distinguée.
Mauvaise, elle balança le contenu de ses achats
Sur un tapis usé d’une caisse insensible à ce débat.
Blasé, peut-être fatigué, usé par tant de mépris,
Il laissa faire, je l’ai trouvé, alors, très digne.
À son tour, il posa d’abord, sur ce tapis, ses consignes,
Puis il régla sans encombre ses bières à petit prix.
Quand tout d’un coup il fut victime de l’agressivité
D'une caissière, assez jolie, qui vertement lui reprocha
De ne pas avoir laissé son sac à habits à l’entrée
Le soupçonnant de cacher bières en ce maudit cabas.
La retenue de cet homme m’a impressionnée.
Face à une forme de violence sous vernis de probité,
Si vicieuse…J’ai été traversé par une honte….
Je m’interroge…sur ce monde
J’essaye de comprendre….
Comment peut-on aussi longtemps tenir sans être en révolte....
Loïc ROUSSELOT
C’est en faisant quelques menues emplettes,
Tu vois, au coin de la rue, dans la petite superette,
Quand arrivé à la caisse j’ai rencontré cet homme
Au maigre visage sec, marqué par trop d’alcool.
Il sentait fort, tu sais, de cette odeur singulière
Qui imprègne les vêtements rapiécés de la misère.
Il m’apparut comme le symbole, ce gars sans âge,
D’une société socialement et culturellement au naufrage.
D’une main, il soutenait un cabas chargé d’habits
L’autre était encombré de bières à bas prix.
Soudain, deux cannettes lui échappèrent
Frappant le sol et roulant sous une étagère.
Il les ramassa, jurant de sa maladresse,
Oubliant au passage sa belle ivresse.
La femme placée derrière lui, en toute finesse,
Profita de la situation pour lui griller politesse.
Alors qu’il protestait avec amabilité
De cet affront fait par cette dame distinguée.
Mauvaise, elle balança le contenu de ses achats
Sur un tapis usé d’une caisse insensible à ce débat.
Blasé, peut-être fatigué, usé par tant de mépris,
Il laissa faire, je l’ai trouvé, alors, très digne.
À son tour, il posa d’abord, sur ce tapis, ses consignes,
Puis il régla sans encombre ses bières à petit prix.
Quand tout d’un coup il fut victime de l’agressivité
D'une caissière, assez jolie, qui vertement lui reprocha
De ne pas avoir laissé son sac à habits à l’entrée
Le soupçonnant de cacher bières en ce maudit cabas.
La retenue de cet homme m’a impressionnée.
Face à une forme de violence sous vernis de probité,
Si vicieuse…J’ai été traversé par une honte….
Je m’interroge…sur ce monde
J’essaye de comprendre….
Comment peut-on aussi longtemps tenir sans être en révolte....
Loïc ROUSSELOT
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