Son visage collé à la fenêtre,
Elle contemple la tempête :
La mer secoue, enrage, agite les falaises,
Prend des remous puis toutes ses aises
Et de ses turpitudes glacées
Inonde un flot dépassé.
L'hiver est froid, elle le sait :
Remonte son col, met un cache-nez,
Sort sur le pont de la jetée.
Ô temps chaud comme tu es long à arriver !
Moi qui me suis chargée de tant de bois
Que j'ai si durement amassé ;
Au creux de la vetusté, dans l'étable,
Je te savais déjà interminable.
Qu'importe la perpétuité de ce froid ! Qu'importe, crois-moi !
Mon coeur ne sera jamais le beffroi
Des cloches de son désarroi !
Il n'aura pas raison de ma façon d'aimer : éperdument, passionnément, férocement, aveuglement, confusément, puis, puis tendrement, doucement, clairement, justement
Et enfin amoureusement,
Parceque amoureusement, l'amour reste libre, beau et grand, Très Grand !
Alors dans mon vieux manteau épuisé,
Je m'endors et laisse mon âme reposer.
J'attends le prochain été.
Maud Contal
Elle contemple la tempête :
La mer secoue, enrage, agite les falaises,
Prend des remous puis toutes ses aises
Et de ses turpitudes glacées
Inonde un flot dépassé.
L'hiver est froid, elle le sait :
Remonte son col, met un cache-nez,
Sort sur le pont de la jetée.
Ô temps chaud comme tu es long à arriver !
Moi qui me suis chargée de tant de bois
Que j'ai si durement amassé ;
Au creux de la vetusté, dans l'étable,
Je te savais déjà interminable.
Qu'importe la perpétuité de ce froid ! Qu'importe, crois-moi !
Mon coeur ne sera jamais le beffroi
Des cloches de son désarroi !
Il n'aura pas raison de ma façon d'aimer : éperdument, passionnément, férocement, aveuglement, confusément, puis, puis tendrement, doucement, clairement, justement
Et enfin amoureusement,
Parceque amoureusement, l'amour reste libre, beau et grand, Très Grand !
Alors dans mon vieux manteau épuisé,
Je m'endors et laisse mon âme reposer.
J'attends le prochain été.
Maud Contal