J'allais sur mes trois ans ; habitant une ferme
J'ai marché très tôt, en grande liberté
On peut dire que j'avais de la témérité
A cela des dangers auraient pu mettre un terme...
Un premier souvenir qui est resté marquant
Dans la cour de ferme ne tenant pas en place
J'ai été vers le chien, mon ami le vorace
Sa niche sous un sapin, y grimper fut tentant
Je l'avais déjà fait mais sur de petits arbres
je me suis élevé, plaisir de dominer
D'abord les branches basses peu à peu le sommet
La peur d'être aperçu, çà me laissait de marbre !
Des vignes tout autour parsemées d'autres fermes
Regarder de là haut c'est tellement plus beau
Au loin j'ai vu la mer pour moi c'était nouveau
La joie s'insinuait chatouillant l'épiderme
La mer, miroir brillant et jusqu'à l'infini
me fascinait toujours : pas envie de descendre
Cet horizon lointain ne pouvait que surprendre
Regretter mon exploit eut été un déni
Mais voila que d'en bas j'ai entendu des cris
« Il est monté la haut et on le voit à peine ! »
Ne pouvant me cacher c'était bien ma déveine
Il y avait plusieurs voix, un vrai charivari…
Et puis ces mots magiques : « j'ai fait de la galette
elle est sortie du four, viens vite en manger ! »
Bien vite descendu, mais vous l'imaginez
Tout ce qui m'attendait, ce fut des 'tartiflettes' !
La fessée méritée servit-elle de leçon ?
Oh ! Que non, que non; de nouvelles idées
Avec plus de prudence déjà échafaudées
La vie continuait d'aussi belle façon…
Jan.
Médaille d'or au concours ce dont je suis très honoré.