Première fois
Dès l’aurore, t’en souviens-tu,
nous nous promenions, enfants,
main dans la main,
dans l’éclat d’un haillon de ciel.
A la belle saison,
ta robe de taffetas voletait
parmi le chuchotis du vent,
et le baiser discret d’un sonnet d’étamines,
parfois des corbeaux ridaient l’étang des bocages,
mais peu nous importait leur présence,
et l’escadre des années
s’écoulait dans le roulis des langueurs.
Les villages du Maine connurent
la scansion de tes escarpins sur l’asphalte,
la cueillaison de ton harmonie,
et le péan de ta vénusté.
Un jour de juin,
-nous venions d’avoir dix-sept ans-,
nous nous étendîmes, fatiguées,
dans une clairière, près d’une sente,
tu me souris, tes lèvres couronnèrent
les racines de ta magnificence,
tes paumes émurent la lyre de mes mamelons,
les prunelles de tes lèvres
sacralisèrent
la perle de mon clitoris,
et
le bénitier de mon blason.
Nous joutâmes de dévotion
jusqu’à l’orée de la brune,
depuis lors, nous récitons
jour après jour les motets de la Féminité !
Sophie Rivière
Dès l’aurore, t’en souviens-tu,
nous nous promenions, enfants,
main dans la main,
dans l’éclat d’un haillon de ciel.
A la belle saison,
ta robe de taffetas voletait
parmi le chuchotis du vent,
et le baiser discret d’un sonnet d’étamines,
parfois des corbeaux ridaient l’étang des bocages,
mais peu nous importait leur présence,
et l’escadre des années
s’écoulait dans le roulis des langueurs.
Les villages du Maine connurent
la scansion de tes escarpins sur l’asphalte,
la cueillaison de ton harmonie,
et le péan de ta vénusté.
Un jour de juin,
-nous venions d’avoir dix-sept ans-,
nous nous étendîmes, fatiguées,
dans une clairière, près d’une sente,
tu me souris, tes lèvres couronnèrent
les racines de ta magnificence,
tes paumes émurent la lyre de mes mamelons,
les prunelles de tes lèvres
sacralisèrent
la perle de mon clitoris,
et
le bénitier de mon blason.
Nous joutâmes de dévotion
jusqu’à l’orée de la brune,
depuis lors, nous récitons
jour après jour les motets de la Féminité !
Sophie Rivière
Dernière édition: