Pensive, elle était...
Assise sur un rocher, elle fixait la courbe de l'horizon,
Laissait voyager son esprit vers l'éther bleuté de l'azur...
Le flot venait mourir à ses pieds...Caressant, l'or pur
Se répandait en sa chevelure dansant sur son front...
Le roc se faisait chaud et rassurant, barrière de grès
Aux reflets scintillants, puissant rempart de la nature.
Elle sentait passer en elle la force des dieux secrets
Dissimulés en la pierre dressée sur fond de mâtures...
La mer allait et venait, roulant des galets translucides
Du blanc laiteux au vert couleur d'émeraude profonde.
Le sable lui servait de tapis siliceux, jouait avec l'ombre
Léchant les flots, retournant au royaume des océanides...
Elle se laissait emporter par l'enchantement de l'instant...
Son âme flottait au-dessus de l'océan suivant la course
Des grands cétacés, offrande divine ce spectacle vivant,
Ces plongeons répétés avec grâce en la grande source...
Elle pensait à sa vie, s'interrogeait sur la fuite du temps...
En sa tête une valse arc-en-ciel, une mélodie à l'accent
Langoureux et si mélancolique l'envahissait petit à petit,
L'emportant au monde abstrait et mystérieux de l'infini...
Sans y prendre garde, elle s'était endormie enfin libérée.
Son corps bercé par le tendre roulis des vagues céladon
Ourlées d'écumes immaculées, lui avait chanté à l'unisson
Un concerto d'amour, celui du ciel et de la mer en hyménée...
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