Péripéties symptomatiques vouées à l’échec
Après moult analyses pointilleuses et recherchées
Je suis retournée chez mon généraliste,
A la lecture des résultats il a fait une grimace déplacée
Puis silencieusement s’est mis à rédiger une longue liste
De tout ce que je ne pouvais plus ingurgiter…
Allergies au gluten, au glucose
Aux protéines, aux lipides, au sucré
Qui me rendent comme un lapin atteint de myxomatose
Interdiction de sel, de poivre, d’aromates et dérivés,
Bref…mes mandibules vont se sentir bien moroses !
Plus question d’œufs, de lait, de féculents, de poissons, de fruits et légumes,
Prohibition de viande, de toute manière je suis végétarienne !
Je peux dire adieu à mon 44 sans amertume
Et à mes doux potages mitonnés en julienne
Dont la bonne odeur s’enfuit dans la brume…
Mais plus de coca, de soda, de chocolat,
De beurre, de crème, de glaces et de gâteaux,
De choux, de pommes de terre, de petits pois,
Me reste donc qu’à avaler de l’eau !
Mais l’eau rouille mon estomac, suis dans de sales draps …
J’ai juste le droit à brouter du gazon
Mais il n’y en a guère en zone urbaine
Où seuls macadam et bitume forment l’horizon…
Je vais donc déménager à la cambrousse, quelle aubaine !
La campagne contre la ville pour ma guérison…
Me retrouver sur le carré des vaches
Pataugeant dans les bouses et le crottin
Entre les épines, les buissons et les bourraches,
Le lavandin, le romarin, le serpolet et le thym…
De quoi me faire de nouvelles attaches !
Me voilà donc installée dans un petit village
Avec non loin de là un hôpital à proximité…
On ne sait jamais, vaut mieux rester sage
Sachant que ma santé reste limitée,
De ma vie, j’ouvre une nouvelle page !
Je me faisais une joie de respirer le bon air
Mais j’ai vite fait de déchanter…
Matins et soirs « ils » pulvérisent la terre
De pesticides et de produits non sans danger…
Et l’on rit de moi…me surnommant « l’estrangère »,
J’ai depuis lors des insuffisances respiratoires,
Des boussignoles* sur tout le corps et la gratouille
Les voisins disent que je fais des histoires
« Faut traiter les cultures pour pas qu’on soit bredouille »
Répondent-ils agacés à mes réquisitoires…
Et les engins pulvérisateurs pulvérisent tous en chœur…
Afin de protéger leurs poumons dans leurs basques
Et d’échapper aux vapeurs nocives qui me donnent des hauts de cœur
Les pollueurs portent des masques
Pour faire pied de nez aux fossoyeurs !
Produits Bio, vin Bio, empoisonnés mais sous label « sans OGM »…
J’ai de nouveau subi des analyses, des biopsies, des prises de sang,
Des radioscopies, des échographies, des IRM…
Brouter l’herbe….fini pour moi, c’est menaçant
Je ne me pose même plus ce dilemme !
J’ai une fois de plus consulté un généraliste
« Votre place est dans un endroit reposant »
Prise de rendez-vous avec un médecin légiste
Bouffer les pissenlits par les racines…voilà le traitement !
Après moult analyses pointilleuses et recherchées
Je suis retournée chez mon généraliste,
A la lecture des résultats il a fait une grimace déplacée
Puis silencieusement s’est mis à rédiger une longue liste
De tout ce que je ne pouvais plus ingurgiter…
Allergies au gluten, au glucose
Aux protéines, aux lipides, au sucré
Qui me rendent comme un lapin atteint de myxomatose
Interdiction de sel, de poivre, d’aromates et dérivés,
Bref…mes mandibules vont se sentir bien moroses !
Plus question d’œufs, de lait, de féculents, de poissons, de fruits et légumes,
Prohibition de viande, de toute manière je suis végétarienne !
Je peux dire adieu à mon 44 sans amertume
Et à mes doux potages mitonnés en julienne
Dont la bonne odeur s’enfuit dans la brume…
Mais plus de coca, de soda, de chocolat,
De beurre, de crème, de glaces et de gâteaux,
De choux, de pommes de terre, de petits pois,
Me reste donc qu’à avaler de l’eau !
Mais l’eau rouille mon estomac, suis dans de sales draps …
J’ai juste le droit à brouter du gazon
Mais il n’y en a guère en zone urbaine
Où seuls macadam et bitume forment l’horizon…
Je vais donc déménager à la cambrousse, quelle aubaine !
La campagne contre la ville pour ma guérison…
Me retrouver sur le carré des vaches
Pataugeant dans les bouses et le crottin
Entre les épines, les buissons et les bourraches,
Le lavandin, le romarin, le serpolet et le thym…
De quoi me faire de nouvelles attaches !
Me voilà donc installée dans un petit village
Avec non loin de là un hôpital à proximité…
On ne sait jamais, vaut mieux rester sage
Sachant que ma santé reste limitée,
De ma vie, j’ouvre une nouvelle page !
Je me faisais une joie de respirer le bon air
Mais j’ai vite fait de déchanter…
Matins et soirs « ils » pulvérisent la terre
De pesticides et de produits non sans danger…
Et l’on rit de moi…me surnommant « l’estrangère »,
J’ai depuis lors des insuffisances respiratoires,
Des boussignoles* sur tout le corps et la gratouille
Les voisins disent que je fais des histoires
« Faut traiter les cultures pour pas qu’on soit bredouille »
Répondent-ils agacés à mes réquisitoires…
Et les engins pulvérisateurs pulvérisent tous en chœur…
Afin de protéger leurs poumons dans leurs basques
Et d’échapper aux vapeurs nocives qui me donnent des hauts de cœur
Les pollueurs portent des masques
Pour faire pied de nez aux fossoyeurs !
Produits Bio, vin Bio, empoisonnés mais sous label « sans OGM »…
J’ai de nouveau subi des analyses, des biopsies, des prises de sang,
Des radioscopies, des échographies, des IRM…
Brouter l’herbe….fini pour moi, c’est menaçant
Je ne me pose même plus ce dilemme !
J’ai une fois de plus consulté un généraliste
« Votre place est dans un endroit reposant »
Prise de rendez-vous avec un médecin légiste
Bouffer les pissenlits par les racines…voilà le traitement !
* boussignoles: boutons