ON MARCHAIT SUR DES FEUILLES
On marchait sur des feuilles
Au soleil automnal,
On suivait le cercueil
À pas lents qui font mal.
Quatre vaches dans un pré
Nous fixèrent au passage,
Quatre vaches qui après
Broutèrent le pâturage.
Chacun en sa mémoire
Égrène des souvenirs,
Autant de chants du soir
Qu’on voudrait retenir.
Une vie qui s’achève,
Sourire évaporé,
Est-ce la fin d’un rêve
Ou bien d’une épopée ?
Escaliers de chagrin,
Souvenirs pressurés
Se bousculant cahin-
Caha, mal assurés,
Et qui posent des perles
Sur les yeux délavés,
Souvenirs qui déferlent
En vagues dessalées.
Et l’épouse suivait,
Fatiguée, bouche fade.
Elle allait habiter
Une chambre à l’EPAD.
Sur la terre remuée
En attente de la pierre,
On la vit déposer
Une fleur de prière
En un geste amoureux,
Du bout des doigts émus.
C’était là son adieu
À la vie qui n’est plus.
On marchait sur des feuilles
À pas lents qui font mal,
On suivait le cercueil
Au soleil automnal.
On marchait sur des feuilles
Au soleil automnal,
On suivait le cercueil
À pas lents qui font mal.
Quatre vaches dans un pré
Nous fixèrent au passage,
Quatre vaches qui après
Broutèrent le pâturage.
Chacun en sa mémoire
Égrène des souvenirs,
Autant de chants du soir
Qu’on voudrait retenir.
Une vie qui s’achève,
Sourire évaporé,
Est-ce la fin d’un rêve
Ou bien d’une épopée ?
Escaliers de chagrin,
Souvenirs pressurés
Se bousculant cahin-
Caha, mal assurés,
Et qui posent des perles
Sur les yeux délavés,
Souvenirs qui déferlent
En vagues dessalées.
Et l’épouse suivait,
Fatiguée, bouche fade.
Elle allait habiter
Une chambre à l’EPAD.
Sur la terre remuée
En attente de la pierre,
On la vit déposer
Une fleur de prière
En un geste amoureux,
Du bout des doigts émus.
C’était là son adieu
À la vie qui n’est plus.
On marchait sur des feuilles
À pas lents qui font mal,
On suivait le cercueil
Au soleil automnal.