Mon nom est Markus, colosse d’origine slave
Prise de guerre romaine, devenu esclave
A l’âge de sept ans, j’ai été arraché aux miens
Pour être la propriété d’un noble tribun.
J’ai grandi dans une somptueuse résidence
A Rome, bien loin de mon pays d’enfance
Auprès d’une trentaine d’esclaves venus d’ailleurs
Partageant avec moi des années de labeur.
Mon ancien maître m’a vendu à seize ans, au plus offrant
Ravi de voir les enchères grimper en dévoilant mon torse luisant
J’ai pu observé le regard gourmand des femmes s’attarder
Sur toutes les courbes fuselées de mon corps musclé.
Ces soupirs féminins m’ont fait frissonner de plaisir
J’ai le pouvoir de les faire s’évanouir de désir
Depuis que mes riches maîtresses, par leurs époux, délaissées
M’ont initié à leur délicieuses envies de goûter à la volupté.
Pendant plusieurs mois, on m’enseigna l’art du combat
Avec des hommes tout aussi robustes que moi.
Nous serons gladiateurs pour amuser l’empereur
En son nom, nous vaincrons avec honneur.
Distraire le peuple, le temps d’un instant
Juste pour satisfaire leur grande soif de sang
Le bruit des lames, des glaives, des boucliers
Vont résonner dans l’arène de la cruauté.
Pour garder sa vie, il faut prendre celle de son adversaire
Sinon se dessine l’ultime chemin vers l’enfer
Les plaies et les cicatrices qui couvrent ma peau tannée
Sont les vestiges de tous mes combats gagnés.
Les premiers soirs de victoire, on m’offrait du vin, des prostituées
Pour soulager toute l’énergie et l’adrénaline de la journée
Mais aujourd’hui, pour quelques sesterces offertes au gardien
Les épouses des sénateurs s’abandonnent sous mes coups de reins.
Je n’ai pas de vie de famille, je m’interdis l’amour
Même si parfois, j’ai eu envie de faire la cour
A des demoiselles rougissant au détour d’un sourire
D’un regard charmeur pour les séduire.
J’ai réussi à épargner pour acheter le prix de ma liberté
A force de sueurs, de cris des mourants et des blessés
Car que je sais qu’un jour, un nouveau roi de l’arène viendra me détrôner
Et traîner mon corps agonisant pour le montrer à tout le Colisée.
Et voila, mon dernier combat, les gradins scandent mon nom
Comme un automate, je salue, je leur fais une ovation
Il me tarde d’occire mon dernier partenaire enfin
Et retourner dans le pays de mon enfance, dès demain.
Comme d’habitude, je m’avance vers lui avec arrogance
A travers mon casque, mes yeux respirent toute mon assurance
Les siens, soudainement, me renvoient l’image affreuse
De l’horreur de toutes mes années « glorieuses ».
Mon cœur s’emballe, me fait mal, se serre
En découvrant le regard surpris de mon jeune frère
Sous les cris de la foule déchaînée, c’est lui ou moi
Je laisse sa lame me transpercer, j’ai fait mon choix.
Isabelle
Prise de guerre romaine, devenu esclave
A l’âge de sept ans, j’ai été arraché aux miens
Pour être la propriété d’un noble tribun.
J’ai grandi dans une somptueuse résidence
A Rome, bien loin de mon pays d’enfance
Auprès d’une trentaine d’esclaves venus d’ailleurs
Partageant avec moi des années de labeur.
Mon ancien maître m’a vendu à seize ans, au plus offrant
Ravi de voir les enchères grimper en dévoilant mon torse luisant
J’ai pu observé le regard gourmand des femmes s’attarder
Sur toutes les courbes fuselées de mon corps musclé.
Ces soupirs féminins m’ont fait frissonner de plaisir
J’ai le pouvoir de les faire s’évanouir de désir
Depuis que mes riches maîtresses, par leurs époux, délaissées
M’ont initié à leur délicieuses envies de goûter à la volupté.
Pendant plusieurs mois, on m’enseigna l’art du combat
Avec des hommes tout aussi robustes que moi.
Nous serons gladiateurs pour amuser l’empereur
En son nom, nous vaincrons avec honneur.
Distraire le peuple, le temps d’un instant
Juste pour satisfaire leur grande soif de sang
Le bruit des lames, des glaives, des boucliers
Vont résonner dans l’arène de la cruauté.
Pour garder sa vie, il faut prendre celle de son adversaire
Sinon se dessine l’ultime chemin vers l’enfer
Les plaies et les cicatrices qui couvrent ma peau tannée
Sont les vestiges de tous mes combats gagnés.
Les premiers soirs de victoire, on m’offrait du vin, des prostituées
Pour soulager toute l’énergie et l’adrénaline de la journée
Mais aujourd’hui, pour quelques sesterces offertes au gardien
Les épouses des sénateurs s’abandonnent sous mes coups de reins.
Je n’ai pas de vie de famille, je m’interdis l’amour
Même si parfois, j’ai eu envie de faire la cour
A des demoiselles rougissant au détour d’un sourire
D’un regard charmeur pour les séduire.
J’ai réussi à épargner pour acheter le prix de ma liberté
A force de sueurs, de cris des mourants et des blessés
Car que je sais qu’un jour, un nouveau roi de l’arène viendra me détrôner
Et traîner mon corps agonisant pour le montrer à tout le Colisée.
Et voila, mon dernier combat, les gradins scandent mon nom
Comme un automate, je salue, je leur fais une ovation
Il me tarde d’occire mon dernier partenaire enfin
Et retourner dans le pays de mon enfance, dès demain.
Comme d’habitude, je m’avance vers lui avec arrogance
A travers mon casque, mes yeux respirent toute mon assurance
Les siens, soudainement, me renvoient l’image affreuse
De l’horreur de toutes mes années « glorieuses ».
Mon cœur s’emballe, me fait mal, se serre
En découvrant le regard surpris de mon jeune frère
Sous les cris de la foule déchaînée, c’est lui ou moi
Je laisse sa lame me transpercer, j’ai fait mon choix.
Isabelle