Marcel est né en Algérie
Un soir d'été mil neuf cent-seize
Lorsque la chaleur de la nuit
Chauffe encore de sa fournaise
Il devait bouillir de colère
Au fond de son petit lit blanc
Quand les moustiques sanguinaires
Se désaltéraient de son sang
Alors, serrant fort les mimines
Comme de réels adversaires
Un par un, il les élimine
"Tu seras boxeur", dit son père
Leurs aïeux sont venus d'Espagne
À la fin du siècle dernier
Dans ce beau pays de cocagne
Pour y planter leurs orangers
Mais la vie n'est guère facile
Autour de Sidi-Bel-Abbès
La guerre a dépeuplé la ville
Et le chiffre d'affaire baisse
De fait, la famille s'installe
Au Maroc, à Casablanca
Où le père ouvre un "café-bal"
Qui fonctionne couci-couça
C'est là qu'une idée le traverse
Dans la cave de sa casbah
Pour redémarrer son commerce
Il organise des combats
Des combats de boxe amateur
Où, Marcel qui n'a que huit ans
Est déjà un petit leader
Car ce sport lui va comme un gant
À dix ans, il emporte un titre
Au cinéma "Le Majestic"
Quand son adversaire en panique
Se cache derrière l'arbitre
Bien qu'admiré par sa famille
Le gamin traîne dans les rues
Il joue au foot en espadrilles
Et se bat parfois à mains nues
Il n'aime pas beaucoup l'école
Mais, grâce à ses fréquentations
Il sait l'arabe et espagnol
Bien mieux que les conjugaisons
Bientôt il doit gagner sa vie
Pour faire vivre sa famille
Mais le travail n'est pas pour lui
Il préfère courir les filles
Aussi, face à ce paradoxe
Son père, non sans lassitude
Auprès d'un professeur de boxe
L'envoie achever ses études
À peine monté sur le ring
Le père ne se trompait point
Le manager s'écrit : "Quel swing !
"Marcel a de l'or dans les poings"
À dix-huit ans on le recrute
Pour évoluer chez les pros
À vingt et un ans, il dispute
Des matches internationaux
En trente-neuf, la guerre approche
Marcel intègre la Marine
De mauvaise grâce, il raccroche
Et se heurte à la discipline
Mais au bout de quelques semaines
Marcel est démobilisé
Derechef, en salle, il s'entraîne
La forme est vite retrouvée
À Paname, salle Wagram
Il cogne si fort, que d'aucuns
Le comparent, sans état d'âme
À un "bombardier marocain"
À vingt-sept ans, Marcel épouse
Une demoiselle Lopez
Pure descendante andalouse
Mais naturalisée française
En mil neuf cent quarante-six
Marcel a la fibre amoureuse
Pour une belle admiratrice
Édith Piaf, la grande chanteuse
Champion de France et puis d'Europe
Pour jouer le titre mondial
Marcel maintenant est au top
Il doit affronter Tony Zale
En dix minutes, dix secondes
Marcel l'expédie au tapis
Et devient le champion du monde
Sur le sol des États-Unis
À son retour en métropole
Il est accueilli avec joie
Le président Vincent Auriol
À "La Lanterne", le reçoit
Neuf mois après cette aventure
Au palais des sports de Détroit
Marcel perd sa noble ceinture
Battu par Jake La Motta
Édit Piaf veut une revanche
Et, en tournée américaine
Propose la deuxième manche
Dans le "Madison Square Garden"
Le match a lieu en fin d'automne
Mais sentant la Môme attristée
Là-bas au pays d'Al Capone
Il part la rejoindre en été
L'avion qui emporte l'athlète
À la première escale explose
Faisant qu'Édith et Marinette
Ne verront plus "la vie en rose"
Un soir d'été mil neuf cent-seize
Lorsque la chaleur de la nuit
Chauffe encore de sa fournaise
Il devait bouillir de colère
Au fond de son petit lit blanc
Quand les moustiques sanguinaires
Se désaltéraient de son sang
Alors, serrant fort les mimines
Comme de réels adversaires
Un par un, il les élimine
"Tu seras boxeur", dit son père
Leurs aïeux sont venus d'Espagne
À la fin du siècle dernier
Dans ce beau pays de cocagne
Pour y planter leurs orangers
Mais la vie n'est guère facile
Autour de Sidi-Bel-Abbès
La guerre a dépeuplé la ville
Et le chiffre d'affaire baisse
De fait, la famille s'installe
Au Maroc, à Casablanca
Où le père ouvre un "café-bal"
Qui fonctionne couci-couça
C'est là qu'une idée le traverse
Dans la cave de sa casbah
Pour redémarrer son commerce
Il organise des combats
Des combats de boxe amateur
Où, Marcel qui n'a que huit ans
Est déjà un petit leader
Car ce sport lui va comme un gant
À dix ans, il emporte un titre
Au cinéma "Le Majestic"
Quand son adversaire en panique
Se cache derrière l'arbitre
Bien qu'admiré par sa famille
Le gamin traîne dans les rues
Il joue au foot en espadrilles
Et se bat parfois à mains nues
Il n'aime pas beaucoup l'école
Mais, grâce à ses fréquentations
Il sait l'arabe et espagnol
Bien mieux que les conjugaisons
Bientôt il doit gagner sa vie
Pour faire vivre sa famille
Mais le travail n'est pas pour lui
Il préfère courir les filles
Aussi, face à ce paradoxe
Son père, non sans lassitude
Auprès d'un professeur de boxe
L'envoie achever ses études
À peine monté sur le ring
Le père ne se trompait point
Le manager s'écrit : "Quel swing !
"Marcel a de l'or dans les poings"
À dix-huit ans on le recrute
Pour évoluer chez les pros
À vingt et un ans, il dispute
Des matches internationaux
En trente-neuf, la guerre approche
Marcel intègre la Marine
De mauvaise grâce, il raccroche
Et se heurte à la discipline
Mais au bout de quelques semaines
Marcel est démobilisé
Derechef, en salle, il s'entraîne
La forme est vite retrouvée
À Paname, salle Wagram
Il cogne si fort, que d'aucuns
Le comparent, sans état d'âme
À un "bombardier marocain"
À vingt-sept ans, Marcel épouse
Une demoiselle Lopez
Pure descendante andalouse
Mais naturalisée française
En mil neuf cent quarante-six
Marcel a la fibre amoureuse
Pour une belle admiratrice
Édith Piaf, la grande chanteuse
Champion de France et puis d'Europe
Pour jouer le titre mondial
Marcel maintenant est au top
Il doit affronter Tony Zale
En dix minutes, dix secondes
Marcel l'expédie au tapis
Et devient le champion du monde
Sur le sol des États-Unis
À son retour en métropole
Il est accueilli avec joie
Le président Vincent Auriol
À "La Lanterne", le reçoit
Neuf mois après cette aventure
Au palais des sports de Détroit
Marcel perd sa noble ceinture
Battu par Jake La Motta
Édit Piaf veut une revanche
Et, en tournée américaine
Propose la deuxième manche
Dans le "Madison Square Garden"
Le match a lieu en fin d'automne
Mais sentant la Môme attristée
Là-bas au pays d'Al Capone
Il part la rejoindre en été
L'avion qui emporte l'athlète
À la première escale explose
Faisant qu'Édith et Marinette
Ne verront plus "la vie en rose"
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