MA NAISSANCE
Je suis née un jour de grand frimas, dans la maison de grand-mère, à la surprise de ma mère, qui ne m
’attendait pas de si tôt. Faut dire que la veille, elle avait scié du bois comme un homme, ce qui a déclenché la nuit, l’accouchement. J’étais fragile et minuscule comme un petit moineau. On m’a enveloppé dans du coton. Mon premier berceau fut une boîte à chaussures, que l’on a déposée au coin de la cheminée, près du feu qui me tenait chaud. Je suis apparue sans sourcils, sans ongles, sans cheveux, ni cils, j’étais une esquisse de petite fille. Je devais ressembler à une créature extra-terrestre. Toute la famille attendait avec impatience, les premiers secours. Emmenée dans une ambulance, à toute allure, on m’installa dans une couveuse tel un petit poussin, chauffé par une lumière intense, pendant plusieurs mois, pour achever ma croissance. Mes parents trop éloignés de l’hôpital, venaient en scooter, regarder le bébé en devenir, à travers un écran de verre, pour éviter toute propagation de microbes. Maman devait être inquiète, malheureuse et frustrée de ne pas pouvoir prendre ce petit être, qu’elle avait conçu, dans ses bras.
Puisque j’étais atterrie sur cette planète sans prévenir, mes parents n’avaient pas encore choisi de prénom. Mon prénom correspond au jour de ma naissance, celui inscrit sur le calendrier. Il me sied et je m’en suis accommodé, car j’imagine, j’aurais plus tombé plus mal.
Mon arrivée rapide sur terre, avait bouleversé les projets de mes parents. Je n’ai pas choisi le bon moment pour me pointer comme cela, à l’improviste. Maman n’a pas eu de chance, c’est du moins ce que je pense. La première fois qu’elle a fait cattleya en ce jour de 14 juillet 1956 avec la personne, qui allait devenir son mari, elle était à mille lieux de penser, que cela allait être aussi fructueux. Il y avait déjà quelque mois qu’elle flirtait avec ce beau jeune homme. Il était engagé comme soldat volontaire en Indochine. Ils ont appris à se connaître par lettres, et un jour de permission, ils n’ont pas résisté à connaître le grand frisson.
La nouvelle de la grossesse de maman, a provoqué un chambardement dans la vie de famille. Son père ne s’est pas fait à l’idée que sa fille ait péché avant de se marier. A l’époque, ce n’était pas envisageable. Son père intransigeant, les a fait se marier à la hâte, un 31 décembre, à la mairie du petit bourg, sans faire de grande cérémonie, sans belle robe de mariée, comme peut rêver toute jeune fille, et surtout sans photos, pour immortaliser l’instant.
Je suis née un jour de grand frimas, dans la maison de grand-mère, à la surprise de ma mère, qui ne m
’attendait pas de si tôt. Faut dire que la veille, elle avait scié du bois comme un homme, ce qui a déclenché la nuit, l’accouchement. J’étais fragile et minuscule comme un petit moineau. On m’a enveloppé dans du coton. Mon premier berceau fut une boîte à chaussures, que l’on a déposée au coin de la cheminée, près du feu qui me tenait chaud. Je suis apparue sans sourcils, sans ongles, sans cheveux, ni cils, j’étais une esquisse de petite fille. Je devais ressembler à une créature extra-terrestre. Toute la famille attendait avec impatience, les premiers secours. Emmenée dans une ambulance, à toute allure, on m’installa dans une couveuse tel un petit poussin, chauffé par une lumière intense, pendant plusieurs mois, pour achever ma croissance. Mes parents trop éloignés de l’hôpital, venaient en scooter, regarder le bébé en devenir, à travers un écran de verre, pour éviter toute propagation de microbes. Maman devait être inquiète, malheureuse et frustrée de ne pas pouvoir prendre ce petit être, qu’elle avait conçu, dans ses bras.
Puisque j’étais atterrie sur cette planète sans prévenir, mes parents n’avaient pas encore choisi de prénom. Mon prénom correspond au jour de ma naissance, celui inscrit sur le calendrier. Il me sied et je m’en suis accommodé, car j’imagine, j’aurais plus tombé plus mal.
Mon arrivée rapide sur terre, avait bouleversé les projets de mes parents. Je n’ai pas choisi le bon moment pour me pointer comme cela, à l’improviste. Maman n’a pas eu de chance, c’est du moins ce que je pense. La première fois qu’elle a fait cattleya en ce jour de 14 juillet 1956 avec la personne, qui allait devenir son mari, elle était à mille lieux de penser, que cela allait être aussi fructueux. Il y avait déjà quelque mois qu’elle flirtait avec ce beau jeune homme. Il était engagé comme soldat volontaire en Indochine. Ils ont appris à se connaître par lettres, et un jour de permission, ils n’ont pas résisté à connaître le grand frisson.
La nouvelle de la grossesse de maman, a provoqué un chambardement dans la vie de famille. Son père ne s’est pas fait à l’idée que sa fille ait péché avant de se marier. A l’époque, ce n’était pas envisageable. Son père intransigeant, les a fait se marier à la hâte, un 31 décembre, à la mairie du petit bourg, sans faire de grande cérémonie, sans belle robe de mariée, comme peut rêver toute jeune fille, et surtout sans photos, pour immortaliser l’instant.