-
L' oubli de la mémoire.
Seul comme une ombre.
Triste comme une colombe
Assassinée par des hommes
dotés de fusils parabellum.
Comme effondré de déception.
Comme affligé d' une lugubre vision.
Acculé par un ultimatum
je t' aimerai jusque à mon ultime atome.
Je te regarde mais ne te vois plus
tu as perdue cette étincelle en plus
dans tes yeux, lorsque ils croisaient les miens
extase, félicité, fascination, mais en vain.
Je tuerai le temps pour préserver ces instants
cette grâce infinie de douceur et pourtant
il ne reste que des fragments de ce miracle
beau comme un Atoll vu du ciel ; Quel spectacle.
Tel un guerrier aguerri, j' aurais combattu les vents
pour retrouver un moment ces instants exaltants.
Mais je pleure dans un silence éloquent
un silence effrayant, né d' un amour échéant.
Tu me regardes, mais dans tes yeux lisses
fanés, épuisés, là ou il y avait tant de malice
tu ne me vois pas, tu ne me reconnais guère.
Je te prends la main, froide comme un matin d' hiver.
Quand le siège de la mémoire est défectueux
Tout s' effondre, tout est anéanti, je suis vieux.
Tu étais ma force, mon rocher, mon arc en ciel.
J' entends nos fous rires sous ces pluies de miel
Qui suintaient sur nos corps en appels
Impatients de se toucher, situation irréelle.
Le ciel est gris, il ne pleut plus que des larmes.
Cette maladie m' a tout pris dans un vacarme
Violent et déchirant mon cœur désarmé.
Jamais je n' oublierai la personne que tu étais.
Un soleil qui tient chaud au cœur
Une étoile chatoyante dans un ciel qui se meurt.
Un regard, un mot, un silence, un poème.
Une fée, une vision extatique, une sirène.
Mais, comme toutes choses dans cet univers
l' amour, la vie et la tristesse sont éphémères.
Et c' est dans la plus grande des solitudes
que je reviendrai demain avec ma lassitude.
Car la nuit étant la mort du jour.
Ta mort sera la nuit de mes jours.