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loin de yeux pres de coeur

milia

Nouveau poète
#1
SEFYU : Lettre du front, ici les combats font rage, déjà plus d’une année passée loin de toi, Je ne compte plus le nombre de fois, ou j’ai relu tes lettres pour y trouver ton soutien, c’est dans ton sourire que je puise la force de me battre, jamais un hiver ne m’a paru aussi froid, un jour je reviendrais, inch’allah.


SEFYU : Oh, avant l’armée j’étais tarmi dans l’quartier j’ai formé l’équipe la plus cramé, les keuf étaient alarmés, zarma on a carné les mecs les plus shtarbé, c’rap j’n’ai pas peur de t’fumé pour m’affirmer, ensuite trois ans ferme la prison m’a enfermé, j’ai vue ceux qui m’aimaient mieux qu’a travers d’une paire de quartier, des pleurs je vais t’épargner en m’engageant au front j’voulais tourner la page avant qu’on m’retrouve contourné, du Rwanda au proche orient j’me suis inspiré le Darfour m’a bien changé des courses à carrefour, j’écris sur mon carnet le déroulement de chaque jour, pour que tu puisse comprendre ce que j’ressens durant mes journées, t’inquiète la salate j’ai pas détourné, tu m’connais, je suis borné l'odeur de la mort m'y a enfermé, d'ja une an qu’j’suis partis pff le temps il passe chant-mé, j’écris cette lettre entre l’assaut d’un cocktail Molotov…


SEFYU : Oh, j’t’écris c’t’énième lettre pour qu’tu comprennes que c’est la dernière, car derrière moi, les tirs fusent les r’poussent en arrière, la guerre n’a pas de barrière, je l’ai appris hier, quand une balle s’est logée dans mes artères, j’suis par terre, j’vais partir, j’t’embrasse toi, embrasse mes supporters morts, avec la manière et le cœur d’un bulldozer, j’ai compris qu’au casting de la mort y’a pas que la misère, qui postule j’emmène ton visage a titre posthume.

KENZA : Loin des tes yeux les miens ne voient plus rien, mon cœur ne bat plus sans le rythme du tien, reviens moi, je t’en pris les souvenirs m’assaillent, pourquoi donner ta vie sur un champ de bataille ? Loin des tes yeux les miens ne voient plus rien, mon cœur ne bat plus sans le rythme du tien, reviens moi je t’en pris les souvenirs m’assaillent, tu as donné ta vie sur un champ de bataille..

SEFYU : Un jour, je reviendrais, Inch’allah..