Le Titi canari...
Moi, je suis le Titi, un petit canari
Petit oiseau des îles mais je suis né en cage
Mes parents étaient là, ils n'étaient pas sauvages
J'ai connu les perchoirs d'où l'on poussait des cris
J'ai appris à connaître ceux qu'on appelle humains
Surtout un vieux monsieur quand il passait la main
Pour nettoyer la cage et remplir la mangeoire
De graines appétissantes ainsi que l'eau à boire
Un petit prisonnier mais qu'on a séparé
De parents soulagés : Papa a rechanté
Et moi j'ai imité ses trilles assourdissantes
Dans cet univers clos les heures étaient très lentes
Un jour dans la maison un grand remue ménage
Le vieux monsieur parti il était d'un grand âge
La dame a décidé d'aller chez ses enfants
Elle a ouvert les cages fait de nous des errants
C'est la première fois que j'ai ouvert mes ailes
Avec la la peur au ventre, je me suis envolé
posé sur un arbre, pas en sécurité
Soudaine liberté en condition très frêle
En face il y avait une fenêtre ouverte
Et j'ai cru que c'était celle d'où j'étais parti
Mais un autre monsieur a dit : tiens un Titi
Il a du s'échapper quelqu'un pleure sa perte...
Me servant de mes ailes je me suis promené
Car moi, je recherchais l'abri sûr d'une cage
Perché sur le lustre retrouvant mon ramage
J'ai bien charmé mes hôtes et ils m'ont adopté
Achetant une cage ils m'y ont invité
Par sa porte ouverte je m'y suis engouffré
Perchoir, balançoires, ma maison était belle
Au confort assuré je n'étais pas rebelle...
Et une nouveauté le matin et le soir
La cage était ouverte durant son nettoyage
Je pouvais en sortir je partais en voyage
Je volais dans les pièces et même le couloir
Le monsieur me suivait en me faisant des signes
Je n'y comprenais rien : trouvant mes crottes indignes
Il posait un klenex sur mes coins préférés
Et moi avec le bec je les faisais tomber
Comme il tendait sa main j'en ai fait un jeu
Volant autour du doigt en position d'attaque
Bec ouvert, plumes au vent excusez moi du peu
un tout petit oiseau jouant les ombrageux !
Quand j'en avais assez je rentrais au logis
Picorer mon plantain et mon coktail aux fruits
Le soir venu il s'approchait et emportait ma cage
Dans le noir d'un placard et j'y dormais bien sage
Au matin ramené notre jeu reprenait
pendant qu'il mangeait je courais sur la table
Buvant dans sa tasse presque l'inacceptable
Il me laissait faire car il s'en amusait …
Bien du temps a passé je ne voyais qu'eux deux
Un jour dans la maison arriva leur famille
Et deux petits enfants me poursuivant par jeu
Je me suis affolé volant vers la ramille
Tout décontenancé en vain j'ai appelé
Quand un gros oiseau noir sur moi est arrivé
J'étais paralysé : une mort très brutale
Une petite histoire somme toute fort banale
Mais si je dis qu'en lui je suis toujours vivant
Quand il repense à moi il a la nostalgie
De son petit Titi boule de plumes amies
Se rappelant, ravi, de mes trilles d'antan…
Jan
Envolé un 6 juillet