Le rendez-vous brûlant...
Il m'avait donné rendez-vous au pied de la montagne
Il faisait chaud et j'avais soif, l'ambiance était torride.
La végétation transpirait et jouait à qui perd gagne...
Le feu du soleil faisait alliance avec l'élément liquide...
Chaussés de godillots hauts et pesants, nous gravîmes
La pente chaude du volcan, la peur nous envahissait,
Mais l'excitation était à son maximum vers l'abîme...
Nous allions pouvoir découvrir ce dieu qui rugissait...
L'air était chargé de vapeurs de soufre et de cendres,
Nos corps protégés par de lourds vêtements ignifugés,
Pesaient de plus en plus, le volcan se faisait entendre,
Nous venions enfin d'atteindre son sommet, émerveilles.
Les coulées du monstre de feu venaient percer les flancs
De la verte montagne, de notre côté le sol s'amollissait
Sous nos pas, mais résistait encore...et de longs bancs
De laves incandescentes sur l'autre versant s'écoulaient...
Sur notre mirador encore intact, on apercevait les laves
Sillonnant la vallée, tranquillement et langoureusement
Elles se dirigeaient vers la mer, recevant digne et brave
Ce cadeau or et sang, tel le baiser d'un fougueux amant...
Nos corps, nos âmes étaient envoûtés, les bras de l'enfer
S'ouvraient et nous étions subjugués, comme ensorcelés
Par ce spectacle à la beauté infernale, un baptême amer;
Celui du feu...Nos yeux fixaient ce tableau rouge flammé...
Mais une voix prudente nous dictât de rebrousser chemin,
Le géant s'éveillait rejetant le feu rouge-orangé de la terre,
Aux alentours fusaient les jets de pierres chaudes du malin,
Symphonie grandiose et diabolique...Il fallût quitter l'enfer...
A regret nous reprîmes le chemin du retour et retrouvant
La flore verdoyante, l'âme emplie d'images incandescentes,
Nous fîmes une pause rafraîchissante près d'un joli torrent.
Nous n'oublierons jamais ce brasier, toujours là en attente...
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