Le style est comme le cristal
sa pureté faut son éclat
Victor Hugo
Le Peintre ou le Poète ?
Deux arts se complètent
mais ne se comparent pas!
Réflexions qui nous avaient été données à réaliser.
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Suite à la belle discussion
je repose cette prose
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Les pinceaux remplis de couleurs, l’artiste peint cœur sur la main,
Le poète, main sur le cœur joue sur la couleur des mots, écrit en
Encre de soie et lit tout haut. C’est déjà un haut de gamme
Sensibilité à fleur de peau, sur parchemin désarme !
Lequel choisiriez-vous ?
Celui sur lequel se verse une larme,
Ou l’Autre qui frôle un baiser qui s’efface ?
Un seul et même reflet, celui de l’Âme !
La barre, toujours la même, placée très haut !
Sensibilité à fleur de peau !
Deux arts se complètent mais ne se comparent pas.
Seuls, les moyens sont différents ! les pinceaux
Ne sont pas les mêmes !
Si les nôtres font les pleins et déliés,
Cherchent en nos têtes les idées, déposent sur papier l’Esprit,
Les leurs s’arrêtent sur la palette puis se fixent. C’est tout un murmure
En sous-sol qui repose en douceur, pose la couleur des émois
De l’âme pour le peintre de talent.
C’est merveilleux pour celui qui sait faire planer le doute.
Fines touches travaillent en transparence pour faire battre
Un sentiment embaumant sa toile d’un parfum délicat !
L’œil est attiré derechef par l’ensemble, l’équilibre
Des couleurs, le velours des tons, un mélange
Reposant, puis se rapprochant, le regard
Scrute, pèse, soupèse, enfin mesure
La richesse d’un don réel !
« Deux arts se complètent »,
Car si sur tableau se vit l’émotion, il
Manque le mouvement dans la continuité
Du temps, il raconte en muet mais ne dit rien!
De plus, il est quasiment impossible de peindre
Certaines beautés intérieures. La plupart dominent
En expressions extérieures dans le mouvement donné.
De par ces faits, le peintre se trouve limité dans ses belles
Créations, toujours si l’on fait un rapprochement étroit avec
L’art d’écrire. En fait, le peintre reproduit un effet surprise !
Poète anime sa poésie, étant plus précis dans ses sensations
Intimes, extériorisées. Il rend vivant un sentiment et même
Une pensée, qui ne font que passer mais sont toujours
En mouvement. Il va plus loin que son propre
Ressenti pour mieux le dessiner.
Un paysage remue, une feuille gémit,
Une Âme est émue ! le rêve devient réalité !
Ce n’est plus un tableau, c’est une histoire qui nous habille et
Devient en quelque sorte, une nouvelle tranche de notre vie !
Il y a aussi, mais surtout, des expressions aux mots accrochés
A son « pinceau », des duos chantants, et des mains qui prient
Serrées à se fendre ! Une âme sur des lèvres reconnaissantes,
Bruits inquiétants. C’est fine plume qui aiguise le compas !
Mots défilent, pensées circulent et tous gestes s’articulent !
Il y a, chez lui, l’art de refaire vivre le souvenir telle une
Histoire unique, relate un revécu sur le vif, émouvant.
Sur parchemin s’agitent les sens figurés, ils imagent
Au plus juste l’exactitude touchant la véracité ;
Et s’y ajoute la finesse d’esprit suspendue !
En tous reflets douceur d’une aquarelle.
Son œuvre se lit, et surtout «se vit».
Le partage est bien plus étroit,
Plus sensible!
Une peinture se regarde, s’admire jusqu’à l’extase
Par les experts en la matière, mais contrairement
Au poème, on n’emporte pas un tableau,
Le souvenir s’échappe, devient pastel
en la mémoire.
Un poème se récite, s’apprend même par cœur ;
Des passages restent eux mêmes vivants en soi.
Il devient musique aussi d’une voix pathétique !
Un poème anticipe sur une « ‘peinture » finissant
Par une « touche » finale englobant l’essentiel
Que le poète ressent, l’ajuste parfois d’une
Pensée personnelle, rapide, évasive,
Comme une ombre furtive,
Une âme passe !
En conclusion, ce qui manque à l’Un, l’Autre
Le donne, vice versa.
Deux arts se complètent mais ne se comparent pas !
Polymnie2, le 15 juillet 2017