Pauvre monsieur Jean de Latude
Que je traite comme un maudit
Lui, dont seule une turpitude
En prison un jour l'a conduit
Et si à la règle il échappe
J'affirme solennellement
Qu'on peut être petite frappe
Et faire sourire les gens
Ce Latude, comme on le nomme
S'appelle "Mazers de La Tude"
D'une lignée de gentilshommes
Qui résident dans le grand sud
Jean Henri naît à Montagnac
Dans l'Hérault, très exactement
Précisément, le jour de Pâques
Sous Louis XV, depuis trois ans
Si, sur son acte de baptême
Il est mis "de père inconnu"
Nous l'appellerons tout-de-même
Du nom évoqué, ci-dessus
Car sa mère était la servante
D'un sieur, colonel de Dragons
Dont l'amitié était flagrante
Et dont "La Tude" était le nom
Passionné par l'anatomie
Jean désire être médecin
Il est placé comme apprenti
Auprès d'un maître-chirurgien
Puis c'est sur les champs de bataille
Qu'on retrouve l'adolescent
Se dépensant sous la mitraille
Les doigts pansant, couverts de sang
Lorsque se termine la guerre
Jean Latude monte à Paris
Avec la volonté de faire
Dans le journal parler de lui
Il expédie un colis vide
À madame de Pompadour
Mais le jeune homme plus rapide
Que la poste, comme toujours
Sur un cheval, file à Versailles
Prévenir la royale dame
Que contre elle et sa valetaille
Un terrible complot se trame
Mais pour lui point de récompense
La police a pris au sérieux
Cette affaire, et même pense
Que Latude est maître du jeu
On l'emprisonne à la Bastille
Par une lettre de cachet
C'est ainsi que pour des broutilles
Toute sa vie va chavirer
Cette prison est si malsaine
Que la Pompadour s'en indigne
Il est transféré à Vincennes
D'où l'année suivante, il s'esbigne
Un an plus tard on le rattrape
Sévèrement embastillé
Encore une fois, il s'échappe
Par le trou de la cheminée
Finalement, on le retrouve
Et par précaution, cette fois
Dans un cachot, dessous les douves
On l'abandonne avec les rats
Il apprivoise les gaspards
Et quelques pigeons égarés
Puis il rédige ses Mémoires
Sur de la mie de pain séchée
Quand Louis XVI arrive au pouvoir
Latude est toujours en prison
Devant son réel désespoir
Le roi l'envoie à Charenton
Deux ans plus tard, on le relâche
En l'obligeant à fuir Paris
Mais c'est à Paris qu'il se cache
Et à Paris qu'il est repris
Cette fois-ci, c'est à Bicêtre
Que Latude est mis au placard
Quand un jour un homme de lettres
Qui a parcouru ses Mémoires
Va trouver Marie-Antoinette
Pour qu'elle le veuille amnistier
Jugeant qu'il a payé sa dette
La reine le fait libérer
Le roi Louis XVI, bonne pomme
Lève même une souscription
À laquelle les gentilshommes
Adhèrent avec délectation
Quand débarquent les "Sans-culottes"
Ils font de Latude un symbole
Victime du couple despote
Louis XV et sa maitresse folle
Même l'Assemblée constituante
Vole à présent à son secours
Pour que lui versent une rente
Les enfants de la Pompadour
Jean Latude meurt à l'époque
Où vit Napoléon Ier
Et dans sa tombe en Languedoc
Est-il libre ou bien prisonnier ?
Que je traite comme un maudit
Lui, dont seule une turpitude
En prison un jour l'a conduit
Et si à la règle il échappe
J'affirme solennellement
Qu'on peut être petite frappe
Et faire sourire les gens
Ce Latude, comme on le nomme
S'appelle "Mazers de La Tude"
D'une lignée de gentilshommes
Qui résident dans le grand sud
Jean Henri naît à Montagnac
Dans l'Hérault, très exactement
Précisément, le jour de Pâques
Sous Louis XV, depuis trois ans
Si, sur son acte de baptême
Il est mis "de père inconnu"
Nous l'appellerons tout-de-même
Du nom évoqué, ci-dessus
Car sa mère était la servante
D'un sieur, colonel de Dragons
Dont l'amitié était flagrante
Et dont "La Tude" était le nom
Passionné par l'anatomie
Jean désire être médecin
Il est placé comme apprenti
Auprès d'un maître-chirurgien
Puis c'est sur les champs de bataille
Qu'on retrouve l'adolescent
Se dépensant sous la mitraille
Les doigts pansant, couverts de sang
Lorsque se termine la guerre
Jean Latude monte à Paris
Avec la volonté de faire
Dans le journal parler de lui
Il expédie un colis vide
À madame de Pompadour
Mais le jeune homme plus rapide
Que la poste, comme toujours
Sur un cheval, file à Versailles
Prévenir la royale dame
Que contre elle et sa valetaille
Un terrible complot se trame
Mais pour lui point de récompense
La police a pris au sérieux
Cette affaire, et même pense
Que Latude est maître du jeu
On l'emprisonne à la Bastille
Par une lettre de cachet
C'est ainsi que pour des broutilles
Toute sa vie va chavirer
Cette prison est si malsaine
Que la Pompadour s'en indigne
Il est transféré à Vincennes
D'où l'année suivante, il s'esbigne
Un an plus tard on le rattrape
Sévèrement embastillé
Encore une fois, il s'échappe
Par le trou de la cheminée
Finalement, on le retrouve
Et par précaution, cette fois
Dans un cachot, dessous les douves
On l'abandonne avec les rats
Il apprivoise les gaspards
Et quelques pigeons égarés
Puis il rédige ses Mémoires
Sur de la mie de pain séchée
Quand Louis XVI arrive au pouvoir
Latude est toujours en prison
Devant son réel désespoir
Le roi l'envoie à Charenton
Deux ans plus tard, on le relâche
En l'obligeant à fuir Paris
Mais c'est à Paris qu'il se cache
Et à Paris qu'il est repris
Cette fois-ci, c'est à Bicêtre
Que Latude est mis au placard
Quand un jour un homme de lettres
Qui a parcouru ses Mémoires
Va trouver Marie-Antoinette
Pour qu'elle le veuille amnistier
Jugeant qu'il a payé sa dette
La reine le fait libérer
Le roi Louis XVI, bonne pomme
Lève même une souscription
À laquelle les gentilshommes
Adhèrent avec délectation
Quand débarquent les "Sans-culottes"
Ils font de Latude un symbole
Victime du couple despote
Louis XV et sa maitresse folle
Même l'Assemblée constituante
Vole à présent à son secours
Pour que lui versent une rente
Les enfants de la Pompadour
Jean Latude meurt à l'époque
Où vit Napoléon Ier
Et dans sa tombe en Languedoc
Est-il libre ou bien prisonnier ?