L’ange de la mort ; Je pensais qu’elle était loin derrière nous le jour où nos regards se sont croisés.28 ans de bonheur, la voilà de retour. Comme je la haïe. Entre nos deux corps chauds, elle s’installe t’empêchant de respirer. Je pose ma tête sur ton torse si fort te pensant indestructible. Je l’entends se moquer de moi en sifflant cet hymne à la mort qui me fait si peur. Elle s’est introduite en toi comme une maitresse en grossissant un peu plus chaque jour. Je regarde le néant car je sais le combat perdu. L’ombre de la mort a eu raison de toi en t’emportant cette nuit où je ne pouvais que te dire des « je t’aime » incessant. T’embrasser m’était impossible tant l’odeur de ce sang sortant de ton corps meurtri m’effrayer. Jusqu’à ton dernier souffle, au fil des mois, nous avons combattu le mal qui t’a éloigné de moi pour toujours. Je reste seule et souffre de ton absence à cause de l’ange de la mort qui t’a emporté loin de moi me laissant dans une vie que je n’accepte plus. D’elle, il ne me reste le souvenir de cette nuit où elle me fixait sournoisement, les yeux chargés de haine. Paralyser par la peur, je me souviens que dans mes entrailles, elle est entrée me voler cette vie que je portais. De glace, elle est partie me privant de la moitié de ce corps. Elle ne cesse de me tourmenter en me volant l’amour de tous ceux que j’aime. Elle a beau s’acharner sur ma petite personne. C’est sans compter sur mon ange gardien qui veille sur moi qu’elle finira par se bruler les ailes. Véronique Lunel