Il était parti à la guerre
Ayant abandonné ses terres
Mais surtout celle qu'il aimait
Et devait bientôt épouser
Sous le pont l'eau avait coulé
Et le grand désastre arrivé
Ils étaient dans la zone libre
Où l'on continuait à vivre
Mais lui était un « disparu »
De ceux qui ne reviendraient plus
Ses terres étaient abandonnées
Elle, elle était désespérée
Occupation, libération
Elle ne s'était pas mariée
Pourtant bien souvent demandée
Mais pour elle une aberration
Elle était restée au village
Cantonnée en secrétariat
A l'office de notariat
Une ombre voilait son visage
Souvent elle repassait le pont
Entrait dans le bosquet de feuillages
Où ils furent heureux et pas sages
Face aux familles ils faisaient front
Un soir elle entendit sa voix
Et elle pensa devenir folle
Le son venait de la paroi
Un grand trou dans la partie molle
Il disait : « je reste dans l'ombre
Car tu ne dois pas me revoir ! »
Mais elle entra dans la pénombre
Sans rien distinguer dans le noir
- J'ai été gravement blessé
Les Allemands m'ont ramassé
M'ont emmené dans leur sillage
Mais je n'avais plus de visage
Je suis une 'gueule' cassée
Quand les Russes sont arrivés
Je suis resté un prisonnier
Tu sais depuis combien d'années !
- Je t'aimais et je t'aime encore
Mais je ne suis qu'une entité
Et toi, tu ne peux plus m'aimer
Tu es mariée je subodore ?
Je n'ai pu aimer aucun autre
Ils me voulaient ces bons apôtres
Mais moi, au fond, je t'attendais
Qu'importe si tu es marqué !
Et c'est ainsi qu'ils ont repris
leur vie où ils l'avaient laissée
Il demeurait âme blessée
Les gens lui montraient du mépris
La médecine a progressé
Un plasticien l'a opéré
Il lui a rendu un visage
L'amour demeura leur adage...
Jan
Ayant abandonné ses terres
Mais surtout celle qu'il aimait
Et devait bientôt épouser
Sous le pont l'eau avait coulé
Et le grand désastre arrivé
Ils étaient dans la zone libre
Où l'on continuait à vivre
Mais lui était un « disparu »
De ceux qui ne reviendraient plus
Ses terres étaient abandonnées
Elle, elle était désespérée
Occupation, libération
Elle ne s'était pas mariée
Pourtant bien souvent demandée
Mais pour elle une aberration
Elle était restée au village
Cantonnée en secrétariat
A l'office de notariat
Une ombre voilait son visage
Souvent elle repassait le pont
Entrait dans le bosquet de feuillages
Où ils furent heureux et pas sages
Face aux familles ils faisaient front
Un soir elle entendit sa voix
Et elle pensa devenir folle
Le son venait de la paroi
Un grand trou dans la partie molle
Il disait : « je reste dans l'ombre
Car tu ne dois pas me revoir ! »
Mais elle entra dans la pénombre
Sans rien distinguer dans le noir
- J'ai été gravement blessé
Les Allemands m'ont ramassé
M'ont emmené dans leur sillage
Mais je n'avais plus de visage
Je suis une 'gueule' cassée
Quand les Russes sont arrivés
Je suis resté un prisonnier
Tu sais depuis combien d'années !
- Je t'aimais et je t'aime encore
Mais je ne suis qu'une entité
Et toi, tu ne peux plus m'aimer
Tu es mariée je subodore ?
Je n'ai pu aimer aucun autre
Ils me voulaient ces bons apôtres
Mais moi, au fond, je t'attendais
Qu'importe si tu es marqué !
Et c'est ainsi qu'ils ont repris
leur vie où ils l'avaient laissée
Il demeurait âme blessée
Les gens lui montraient du mépris
La médecine a progressé
Un plasticien l'a opéré
Il lui a rendu un visage
L'amour demeura leur adage...
Jan
