La Fidélité
Ecrite par la Feuille
Vent de colère n’épargne personne !
Disperse mes sœurs, je frissonne,
Rageuses, sans pitié, ses rafales
Essoufflent mes amies en cavale.
Poussées, soufflées sans plus d’attache,
Une par une, il faut qu’il détache,
Qu’il détruise le fruit du sarment,
Mais avant a fait le serment :
« Victimes feront toutes leurs adieux » !
File et miroite en vol gracieux
Le va-et-vient très sentencieux,
Virevolte et tombe silencieux.
Je suis la dernière toute flétrie,
Décolorée, l’automne meurtrit
Et jour après jour, me déguise.
L’autan m’épuise, mes nerfs s’aiguisent !
Accrochée, je me cramponne, rien ne bouge !
Toute acier oxydé et en fer rouge,
Cuivrée panachée mes couleurs de force !
Tour de rein sur mon corps d’écorce
Me déchire ! repli me renie
Mais je serai l’ultime unie !
Mon tronc nu est austère, n’est plus si fier,
A perdu sa force guerrière et altière.
Ses bras libérés, s’élèvent en prières
Pleurent les grands dieux sa toison chevalière.
Je suis
Haillon ignoré, suspendu balance,
Sa foliole d’hier déchue que vent cadence !
Forcenée rage n’est plus butée,
Jusqu’au bout a tenu, lutté !
Le spectre que je suis tout chiffonné
Devient « fétu » abandonné.
Je ne peux plus tourbillonner,
Mon cœur nervuré, n’est plus juponné!
Même en sol mineur, sais plus papillonner !
C’est l’heure !
Je rejoins mes aînées !
Polymnie2, 2002
Ecrite par la Feuille
Vent de colère n’épargne personne !
Disperse mes sœurs, je frissonne,
Rageuses, sans pitié, ses rafales
Essoufflent mes amies en cavale.
Poussées, soufflées sans plus d’attache,
Une par une, il faut qu’il détache,
Qu’il détruise le fruit du sarment,
Mais avant a fait le serment :
« Victimes feront toutes leurs adieux » !
File et miroite en vol gracieux
Le va-et-vient très sentencieux,
Virevolte et tombe silencieux.
Je suis la dernière toute flétrie,
Décolorée, l’automne meurtrit
Et jour après jour, me déguise.
L’autan m’épuise, mes nerfs s’aiguisent !
Accrochée, je me cramponne, rien ne bouge !
Toute acier oxydé et en fer rouge,
Cuivrée panachée mes couleurs de force !
Tour de rein sur mon corps d’écorce
Me déchire ! repli me renie
Mais je serai l’ultime unie !
Mon tronc nu est austère, n’est plus si fier,
A perdu sa force guerrière et altière.
Ses bras libérés, s’élèvent en prières
Pleurent les grands dieux sa toison chevalière.
Je suis
Haillon ignoré, suspendu balance,
Sa foliole d’hier déchue que vent cadence !
Forcenée rage n’est plus butée,
Jusqu’au bout a tenu, lutté !
Le spectre que je suis tout chiffonné
Devient « fétu » abandonné.
Je ne peux plus tourbillonner,
Mon cœur nervuré, n’est plus juponné!
Même en sol mineur, sais plus papillonner !
C’est l’heure !
Je rejoins mes aînées !
Polymnie2, 2002