Je me souviendrai de ce matin de printemps
Je me souviendrai,
sans cesse,
de
ce matin de printemps
où
nous marchions toutes deux
parmi la prée.
Nous avions à peine seize ans,
nos chevelures brunes voletaient
au gré du souffle,
et
la quiétude régnait en nos cœurs,
les oiseaux se prosternaient
devant la magie de ta présence,
nos robes de lin s’accrochaient
parfois à des ronces,
soudain, tu arrêtas notre promenade,
puis, la voix émue,
tu me chuchotas : « - je t’aime depuis
notre première rencontre, ma Douce ! ».
Le cœur battant,
je te répondis :
« - moi de même, viens. »
Je te pris par la main,
je te conduisis sous un pommier,
posai sur tes lèvres
l’aumône d’un baiser,
tandis que
le soleil pailletait
les versets de nos poitrines pigeonnantes,
ensuite,
étendues,
nues,
sur le divan d’herbes,
nous joutâmes d’amour
des heures durant.
Tes homélies de colombe
éveillèrent
le
luth de la Tendresse,
enfin,
désireuse de te faire connaître
le maître-autel du bonheur
que j’avais déjà cajolé seule,
je glissai délicatement
ma main droite fermée
en
une coupe d’ongles
dans
le bénitier de ta vulve
jusqu’à ton utérus,
tu égrenas des messes de plaisir,
je magnifiai
la lumière de ta noce de douceur
jusqu’au
motet de la Jouissance,
jusqu’
aux
sonnets
de nos rives de Tendresse.
Depuis lors, ma Vénérée,
nous revenons chaque dimanche
en
ce lieu élu par Dieu !
Sophie Rivière
Je me souviendrai,
sans cesse,
de
ce matin de printemps
où
nous marchions toutes deux
parmi la prée.
Nous avions à peine seize ans,
nos chevelures brunes voletaient
au gré du souffle,
et
la quiétude régnait en nos cœurs,
les oiseaux se prosternaient
devant la magie de ta présence,
nos robes de lin s’accrochaient
parfois à des ronces,
soudain, tu arrêtas notre promenade,
puis, la voix émue,
tu me chuchotas : « - je t’aime depuis
notre première rencontre, ma Douce ! ».
Le cœur battant,
je te répondis :
« - moi de même, viens. »
Je te pris par la main,
je te conduisis sous un pommier,
posai sur tes lèvres
l’aumône d’un baiser,
tandis que
le soleil pailletait
les versets de nos poitrines pigeonnantes,
ensuite,
étendues,
nues,
sur le divan d’herbes,
nous joutâmes d’amour
des heures durant.
Tes homélies de colombe
éveillèrent
le
luth de la Tendresse,
enfin,
désireuse de te faire connaître
le maître-autel du bonheur
que j’avais déjà cajolé seule,
je glissai délicatement
ma main droite fermée
en
une coupe d’ongles
dans
le bénitier de ta vulve
jusqu’à ton utérus,
tu égrenas des messes de plaisir,
je magnifiai
la lumière de ta noce de douceur
jusqu’au
motet de la Jouissance,
jusqu’
aux
sonnets
de nos rives de Tendresse.
Depuis lors, ma Vénérée,
nous revenons chaque dimanche
en
ce lieu élu par Dieu !
Sophie Rivière
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