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il y aura bientôt onze ans

#1
Voilà que l’été se rapproche

déjà les petits arbres fleurissent ,

mais jamais en moi ne périssent

mes souvenirs de toi , maman .

Tournent et tournent les aiguilles sur le cadran

mon coeur toujours s’écorche ,

éternellement chagriné de ton absence.

Mais voici venue ma délivrance ,

car il y aura bientôt onze ans

que tu es partie là-bas ,

là où les grands arbres ont , eux , déjà fleuri ,

là où abonde le subtil parfum des fleurs .

Jamais ne tarissent mes pleurs .

Aujourd’hui je rentre à grand pas ,

le coeur blessé du souvenir de ton trépas .

Mais demain matin je ne manquerai pas

d’aller au plus vite chez le fleuriste

chercher ces magnifiques fleurs de l’été ,

et de venir , maman , à la fois heureux et triste ,

avec une immense émotion sur ta tombe les poser .


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