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Emilie Jolie

natura

Nouveau poète
#1
Emilie Jolie



Rien n’est plus beau,
Qu’un petit oiseau,
Qui picore de fleurs en fleurs,
Il nous met du baume au cœur,
Comme toi, ma petite Emilie si jolie,
Que j’ai tant et tant désirée;

La disparition de ton frère nous avait tant chagriné,
Que nous étions devenus stériles.
De concevoir à nouveau, était devenu difficile,
Nous avons connu des complications,
Pour mettre à jour ta conception.

Deux longues années à espérer et prier,
Il en a fallu des courbes de température,
Sur du papier à courbes millimétrées,
Pour définir le jour de l’ovulation tant espérée.
Le jour J de la petite graine à semer,
L’acte d’amour était désormais programmé,
Ta venue au monde était tant convoitée.

Les médecins ont eu raison dans leur acharnement,
L’injection d’une piqûre, d’un produit miracle,
A fécondé l’ovule comme par enchantement.
Désormais, une petite graine allait pousser,
Dans ce ventre à nouveau fertile.
Au fil des mois, en position allongée,
Je devais garder le lit, ce n’était pas chose facile,
D’avoir une vue sur la fenêtre, comme seul horizon,
Où je voyais défiler une à une, les saisons.

Le temps s’évaporait en formation et étude
Que j’avais entrepris par correspondance,
Dévorant les livres de la bibliothèque avec aisance,
Je tricotais ta layette aperçue dans les catalogues,
Et je lisais boulimique, des revues en vogue.

Les journées défilaient au rythme des visites,
Chez le médecin qui surveillait de près,
Mon estomac avec ses problèmes de gastrite,
J’avalais des potions infâmes,
Afin de garder la nourriture précieuse, que j’ingurgitais,
Je voulais tellement que ce bébé s’épanouisse,
Que j’étais prête à tous les sacrifices.

Pour égayer mes journées toutes identiques,
Sur la platine, tournoyaient mes vieux disques,
Que je repassais sans cesse, en rêvassant,
A mes envies de future maman.

Dieu soit loué, ma petite voisine du dessous,
Venait jacasser, me racontant des histoires drôles,
Qu’elles avaient lues dans son quotidien,
Où entendues à la radio, au petit matin.
Elle me disait, j’ai le meilleur rôle,
A te voir t’arrondir un peu plus, chaque jour.

Au fil des mois, je ne pouvais que t’imaginer,
Que tu sois fille ou garçon,
Je n’avais aucune préférence,
Je désirais simplement un poupon tout blond,
A part cela, je n’avais aucune exigence.

Ta naissance me comblait de joie,
Un ange veillait sur moi,
J’étais en osmose avec ce petit être en devenir,
Comblée, j’étais sur un petit nuage de volupté,
Tu étais mon plus bel avenir.
J’étais l’héroïne d’un conte de fée,
Et goûtais à ce bonheur presque irréel,
Mais lorsque tu faisais dans mon ventre, des petits bonds,
J’étais un enfant gâté, grignotant des bonbons,
Ma vie avait comme un goût de miel,
Elle s’était adoucie en espérant ta naissance.

Chaque soir, avant de sombrer dans une nuit profonde,
Je remerciais Marie et le ciel,
De m’avoir enfin permis d’être féconde.
La maison respirait la gaîté,
Surtout le jour où l’on m’a annoncé
Que ta naissance était programmée pour le 17 juillet,
Sans perdre le moindre instant,
Je préparais tes petits effets,
Que je pliais soigneusement,
Dans une petite valise pour le grand jour,
Le jour béni de ton arrivée dans notre foyer.

Je savais que j’attendais une fille,
Je décidais de la nommer, Emilie,
L’héroïne du conte Emilie jolie,
En hommage et pour faire plaisir à mon père,
Qui était pas peu fier.

Je fus hospitalisée le jour du 14 juillet,
Je me souviens de mon médecin, aux mains gantées,
Qui venait m’installer sur le brancard,
Heureux comme un pinson, il sifflotait,
Je le regardais avec des yeux de saint Bernard,
Tu as vu le jour par césarienne à midi,
Ce fut un des plus beaux jours de ma vie.
 
#2
Je me delecte de vos lignes .
J'ai perdu le contact avec ma fille Emilie et grace à vous ,j'ai trouvé les mots pour renouer la relation ; merci et encore merci.
Un admirateur
René