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Dure réalité

missLo

Nouveau poète
#1


Dure réalité

Ta gamelle est toute prête et t'attend sur le buffet,
Tu remarqueras que dedans j'y ai glissé de jolies cerises,
Un beau jour de juillet tu m'avais confié comme tu les aimais,
Et je n'ai toujours pas oublié ta maladive gourmandise.

Les enfants sont à l'école et j'irais les chercher vers 18 heures,
Notre fille du haut de ses 8 ans gambadera dans les rues,
Puis elle tombera maladroitement et finira en pleure,
Que notre fille est belle ! Allons consoler son cœur perdu.

Quant à notre fils qui trempe aujourd'hui dans l'âge ingrat,
Tu n'oublieras pas de l'emmener à son cours de guitare,
Puis lorsqu'il essayera, un peu gêné, de se confier à toi,
Écoute le et apprécie ses moments complices et si rares.

Ma mère passera nous voir le weekend prochain,
Prend moi dans tes bras et jure moi un comportement parfait,
Elle est un peu envahissante, je le sais plus que bien,
Mais on ne peut pas l'oublier, ta belle mère à jamais !

Quelle est cette grosse valise que tu portes fermement ?
Mes souvenirs sont vagues mais je ne crois pas l'avoir acheté,
Ton patron t'as donc encore une fois envoyé en déplacement !
Non ? Tu ne m'avais pourtant pas prévenu de ton départ précipité.

Attend un peu, je vais repasser tes plus belles chemises,
Là où tu dois aller tu te dois d'y être beau,
Ne fais pas le lit, je m'en occupe, j'organise !
Je t'attendrais sagement, tiens voilà ton trousseau.

Qu'y a-t-il mon ange ? Tu sembles quelque peu contrarié,
Tes yeux m'observent d'un air peiné et plaignant,
Tu sembles désolé et je crois t'avoir vu trembler,
Arrête ! Je déteste ce regard là que tu me tend.

Tu t'approches lentement et m'agrippe le bras,
Lâche moi, tu me fais mal ! Ne sert donc pas si fort,
Ton corps s'agite fébrilement et tu avances d'un pas,
"Je ne reviendrais jamais" me dis-tu dans un effort.

Mon ange... Tu parais si sincère en prononçant ces mots,
Que s'est-il donc passé ? Ton regard est si blessant,
J'attends un renversement, que tu me dises que c'est faux,
Mais tu demeures immobile... Mon homme, mon amant !

Malgré moi, mon corps s'écroule et s'étend sur le sol dur et froid,
Je me recroqueville et dans un coup de vent la porte claque,
Mon cœur se serre jusqu'à m'étouffer, tu pars sans moi,
Ma bouche entre-ouverte, mes yeux baignés tel un grand lac.

Un voile gris assombrit dès lors mon regard plein d'ivresse,
Je me souviens maintenant, ce départ était prévu,
Cela fait tant de jours qu'il me répète sans cesse,
"Je vais te quitter" d'une voix tremblante et perdue.

Je suis restée des heures allongée sur ce sol glacé,
Le regard livide et toutes mes pensées dans le vide,
J'avais pendant longtemps refusé d'avoué qu'il me quittait,
Je m'étais donc résignée à faire l'impasse sur mon destin aride.

Mes joues sont maintenant sèches, il est 20 heures,
Mes enfants rentrent de l'école, je les avais oublié,
Le dîner est servi, ils ignorent où est leur père de malheur,
Je leur répond tout simplement : "Papa est parti travailler."


"Si l'amour est un art difficile, la rupture l'est bien davantage encore." Marc-André Poissant
 
#2
J'avoue que c'est un peu long à lire lol
Je dis ça que par rapport à la longueur de poème bien sure, parce que dès qu'on lit ..... C'est comme un cercle infini, on veux à tout pris finir. C'est limpide, explicite, et puis le fond (qui est pour moi très important) est ici vraiment bien travaillé. C'est vraiment un superbe poème, bravo ! ;)