De mes plumes encrées, je t’écris …
Sur mes ailes goudronnées de t’avoir croisé
Pataugent mes regrets et ce coup du sort
Envers toi l’humain qui m’avait apprivoisé
Avant de finalement me laisser pour mort
Je m’enlise dans ce pétrole
Mais tu n’as que faire de mon eau
Tant que toi tu décolles
Je peux plonger dans ce fléau
Piscivore avant d’être carnivore
Puisque du mercure s’ajoute le mazout
Je picore peu à peu mon frêle corps
Qui régurgite cette mixture qui me dégoûte
Je baigne dans ton oasis imprégné de pollution
Toi le déserteur d’une terre que tu as écorché
Je saigne et balise sur mon cœur de goudron
Pour toi je meurs, vert de t’avoir approché
De cette mousse noirâtre pour écume
Une seule flamme pour que je fume
Ignore que je tousse autant que tu consumes
Tes états d’âmes tout comme ton amertume
Alors que je me déplume
Pour t’écrire de ma dernière plume
Je rédige ma vie qui se résume
Avant de sombrer dans la mort que j’hume
De mon corps presque enclume
Je reposerai bientôt loin de ton bitume
En dehors du fait que je m’inhume
Sache que tôt ou tard la pollution s’exhume
PILOUKAN