DANS LA GRANDE PRAIRIE
Faudrait-il espérer la mort plutôt que de la craindre,
Me guérir de ces maladies où se mime la chute
En des mouvements convulsifs, saccadés, désespérés,
Me conjurer de tout vertige à me mener à plaindre
Ceux qui ne savent annihiler les sanglants échos de lutte
Faisant taire les murmures de l’univers endeuillé ?
Savoir défricher mon âme sans être accablée d’avenir,
N’avoir le présent que pour seul et unique bagage,
Me dépouiller du passé dont l’existence n’est plus,
Respirer au rythme des secondes à m’en épanouir,
Me laisser emporter par les vents au gré des nuages,
Ne songer aux lendemains qui ne sont encore venus ?
En cette citadelle où le temps dévore les regrets,
Entre les murs de cette forteresse où le roi s’ennui,
En ces ondes prophétiques, en ces rives aux écoutes,
J’apprends que l’imagination dose mes peurs en secret,
En les cheminements du temps, sur cette grande prairie,
Pourrais-je quérir un marchand d’espérance sur ma route ?
En cette liaison humaine au naufrage de pensées,
Fautes et erreurs m’ont confondue de vérités profondes,
Aussi le bonheur envisagé ne s’atteindra jamais,
Les plus grands maux se dissimulant en de faux supposés.
Chacun de se perpétuer dans le regard du monde,
Chacun de se refléter aux doux mirages de projets
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