Qu'il est troublant cet étrange sentiment
Qui, d'une seconde à un instant,
Transforme une bien triste journée
En une insoutenable soirée.
Qu'il est finalement doux ce sentiment
Qui, d'un amour si tendrement
Orienté
Vers ma douce femme bien-aimée,
Fait de moi le plus heureux,
Et par là-même le plus chanceux,
De tous les pendus de la cour,
De tous les pendus, pour toujours.
Qu'il est tragique de voir en cette nuit,
Où aucun astre pour nous luit,
Que ce soleil si éclatant d'amour,
S'obscurcit dans son triste séjour.
Qu'il est tristement réconfortant
De voir que ce noir désespoir
Que tu ressens en ce sombre soir
Immédiatement sur moi se répand.
Je souffre parce que tu souffres,
Je pleures parce que tu pleures,
Je bondit dans ce gouffre où tu t'engouffres,
Je meurs à l'instant où tu meurs.
Cette épée portée à mon senestre côté,
Symbole de mon honneur et de ma piété,
Se trouve subitement de pourpre souillée.
Je m'effondre. Je t'aimerai comme je t'ai aimé.