La Pire des bergères
(ou la victoire des agneaux).
Au nom de notre amour j’aime aussi tes secrets?
Je t’ai donc demandé de lever tes mystères.
Et soudain tu t’es mise à parler de ta mère…
Peut-on imaginer que cette histoire est vrai ?
Elle
« Je porte dans mon cœur bien dix vies de douleur
Et ce cœur qui parfois m’est un trop lourd bagage
Je veux bien vous l’ouvrir, dire mon témoignage,
En tentant cependant de sauver ma pudeur.
Je vais dire merci maman, je vais l’oser,
Pour m’avoir fait gouter au plus méchant des mondes.
Si j’adore aujourd’hui la moindre des secondes,
C’est que j’ai ton exemple et vais à l’opposé.
Tu étais sur le faible, adulte triomphant,
Tout le poids de la haine et sans instinct de mère.
Merci de m’avoir fait esclave en ta galère,
De m‘avoir interdit, un jour, d‘être une enfant.
Te souviens tu du jour, ou papa est parti ?
Quel enfer prés de toi ce brave homme a du vivre
Pour ne pas supporter que sa vie se poursuive
Au cœur de la maison où dormaient ses petits ?
Mon cœur en porcelaine et ton pied d’éléphant
M’ont fait subodorer ce que la haine engendre
Que tu t’appliquerai à mettre en tas de cendres,
Mes espoirs de papa et mes rêves d’enfant.
Tu croyais follement pouvoir nous séparer ?
Toi, la pauvre maman ? Lui, ce salaud de père ?
Souviens-toi que je suis ton exemple contraire,
Et c’est mon père, seul, que je veux adorer.
Tu nous voulais un père absent et étranger,
Dans ta triste folie qui n’est pas passagère.
Nous étions les agneaux de la pire bergère,
Qui mena le troupeau au plus loin du berger
---
Alors que nous vivions en pays girondin,
C’est tout à fait normal, de nuit, on déménage !
Tout juste avons-nous pris de minimes bagages.
Adieu Médoc natal déjà tu es trop loin.
Nous voici en cavale, allant à Rochefort,
J’ai onze ans. Mon statut ? Clandestine.
Tu nous traines sur tes chemins de Palestine,
Si papa est au sud, maman fuit vers le Nord.
Tu mets papa au loin, sa faute ? Nous aimer !
Tout dans tes scénarii nous promet la misère
Avec interdiction de réclamer le père,
Disons … sur ce sujet … il faudra la fermer.
Papa n’est pas le seul à te mettre en péril
L’huissier et les banquiers suivraient bien notre piste
Trop d’autres créanciers ont ton nom sur leur liste,
Tant de bonnes raisons qui valent notre exil.
Je ne suis pas la seule à vivre sous ta loi,
Si tes deux grands enfants ont vite pris le large
Deux derniers de couvée font partie du voyage,
Et je deviens l’aînée et leur mère à la fois.
Plantée à Rochefort, depuis cinq ou six mois,
Tu mets au bas monde encore une dernière.
Tiens donc chère maman dis-nous qui est le père ?
« Non ! Il n’y a pas de père, et la gosse est pour moi. »
---
J’ai pu m’habituer aux mauvais traitements
A voir en Cendrillon ma petite jumelle,
Apprendre que l’amour n’est pas pour ma gamelle
Tout cela fit de moi un fier témoin gênant.
J’ai pu m’habituer à tes marques de soins,
Je me revois glisser sur le dos, sur les fesses
Dans cet appartement où tes seules tendresses
Etaient de me trainer mes cheveux dans tes poings.
J’ai pu m’habituer à tes emportements,
Je sais que tu voyais en moi aussi mon père
Je lisais tout cela dans tes yeux de vipère,
L’insulte, de tes yeux, m’était un compliment.
J’ai pu m’habituer à cet appartement,
Sans frigo en été, en hiver sans chauffage
A quoi sert le confort pour des petits sauvages
Qui ont droit aux bougies à défaut de courant.
Puis, je trouvais normal, que nous vivions cloîtrés
Dans un appartement sans odeur de cuisine,
Dans la chambre d’enfants sans livres de comptines,
Sans un adulte fort qu’on pourrait adorer.
Oui je trouvais normal, que très souvent tu fuis
Pour faire des choses, au dehors, sous la cape.
Tu fermais bien la porte ayant peur qu’on s’échappent.
Préférant ta belotte ou l’amant d’une nuit.
Te voir partir le soir faisait notre bonheur,
Le calme et ton absence étaient une caresse,
Nous jouions à nos jeux sans trop de gentillesse,
C’est ça quand votre mère à l’âme d’un boxeur.
Et puis tes mensonges : « Papa battait maman »
Condamnée à t’entendre, Hélas ! Et à perpette
Sentir tout ton dégoût s’enfoncer dans ma tête.
« Mais ils s’en fout de vous, papa a ses enfants »
Sur mon galet de tête inlassable ressac,
Tes marées de rancœur cognaient coûte que coûte
« Papa battait maman ». Un beau matin on doute !
Le vrai et le mensonge enflent le même sac.
T’as cru gagner ta guerre ? Et bien non ! Je te dis
Tu n’as pas eu le gain d’une seule bataille,
Car dans mon cœur d’enfant deux choses se chamaillent
L’Odeur qui sort de toi et son parfum à lui.
Non ! Papa ne nous a jamais abandonnés,
Il nous cherchait partout, frappait à chaque porte,
Sa détermination était tellement forte
Que ciel et terre furent tout retournés.
Mon père nous aimait je le sais maintenant,
J’ai avec mon papa plein de points comparables,
Te ressembler serait pour moi insupportable
Je veux pour mes enfants la meilleure maman.
Je suis sortie de toi, une première fois
Le jour ou je suis née….Ma seconde naissance
C’est quand je suis sortie de ta triste existence.
Et cet accouchement fut sans douleur … Pour moi.
Tu vis au loin c’est mieux, perdue dans tes aigreurs.
J’ai retrouvé papa, refais sa connaissance
Et cela constitue ma troisième naissance,
La bonne, la dernière où j’ai droit au bonheur.
Je vois souvent aussi mes frères et mes sœurs.
Contre ta volonté notre fratrie s’adore
De l’amour dans le cœur j’en ai, j’en ai encore.
Mais ne t’invites pas au festin du bonheur.!
Alors pleures moins fort le petit orphelin,
Si tu étais mon frère imagines ta mère !
Un tout dernier message à dire à la mégère…
J’ai l’amour de mon père et fais mon deuil du tien …
Je jette au loin de moi le reste du récit
Je vis dans la douceur, elle a grandi la gosse.
J’aurais tant désiré que l’histoire soit fausse.
Mais ce que j’ai écrit, je l’ai vécu aussi.
Fil2fer
Qui l’a écrit pour Elle, et avec Elle.
Le 30/06/2011.
Et ce cœur qui parfois m’est un trop lourd bagage
Je veux bien vous l’ouvrir, dire mon témoignage,
En tentant cependant de sauver ma pudeur.
Je vais dire merci maman, je vais l’oser,
Pour m’avoir fait gouter au plus méchant des mondes.
Si j’adore aujourd’hui la moindre des secondes,
C’est que j’ai ton exemple et vais à l’opposé.
Tu étais sur le faible, adulte triomphant,
Tout le poids de la haine et sans instinct de mère.
Merci de m’avoir fait esclave en ta galère,
De m‘avoir interdit, un jour, d‘être une enfant.
Te souviens tu du jour, ou papa est parti ?
Quel enfer prés de toi ce brave homme a du vivre
Pour ne pas supporter que sa vie se poursuive
Au cœur de la maison où dormaient ses petits ?
Mon cœur en porcelaine et ton pied d’éléphant
M’ont fait subodorer ce que la haine engendre
Que tu t’appliquerai à mettre en tas de cendres,
Mes espoirs de papa et mes rêves d’enfant.
Tu croyais follement pouvoir nous séparer ?
Toi, la pauvre maman ? Lui, ce salaud de père ?
Souviens-toi que je suis ton exemple contraire,
Et c’est mon père, seul, que je veux adorer.
Tu nous voulais un père absent et étranger,
Dans ta triste folie qui n’est pas passagère.
Nous étions les agneaux de la pire bergère,
Qui mena le troupeau au plus loin du berger
---
Alors que nous vivions en pays girondin,
C’est tout à fait normal, de nuit, on déménage !
Tout juste avons-nous pris de minimes bagages.
Adieu Médoc natal déjà tu es trop loin.
Nous voici en cavale, allant à Rochefort,
J’ai onze ans. Mon statut ? Clandestine.
Tu nous traines sur tes chemins de Palestine,
Si papa est au sud, maman fuit vers le Nord.
Tu mets papa au loin, sa faute ? Nous aimer !
Tout dans tes scénarii nous promet la misère
Avec interdiction de réclamer le père,
Disons … sur ce sujet … il faudra la fermer.
Papa n’est pas le seul à te mettre en péril
L’huissier et les banquiers suivraient bien notre piste
Trop d’autres créanciers ont ton nom sur leur liste,
Tant de bonnes raisons qui valent notre exil.
Je ne suis pas la seule à vivre sous ta loi,
Si tes deux grands enfants ont vite pris le large
Deux derniers de couvée font partie du voyage,
Et je deviens l’aînée et leur mère à la fois.
Plantée à Rochefort, depuis cinq ou six mois,
Tu mets au bas monde encore une dernière.
Tiens donc chère maman dis-nous qui est le père ?
« Non ! Il n’y a pas de père, et la gosse est pour moi. »
---
J’ai pu m’habituer aux mauvais traitements
A voir en Cendrillon ma petite jumelle,
Apprendre que l’amour n’est pas pour ma gamelle
Tout cela fit de moi un fier témoin gênant.
J’ai pu m’habituer à tes marques de soins,
Je me revois glisser sur le dos, sur les fesses
Dans cet appartement où tes seules tendresses
Etaient de me trainer mes cheveux dans tes poings.
J’ai pu m’habituer à tes emportements,
Je sais que tu voyais en moi aussi mon père
Je lisais tout cela dans tes yeux de vipère,
L’insulte, de tes yeux, m’était un compliment.
J’ai pu m’habituer à cet appartement,
Sans frigo en été, en hiver sans chauffage
A quoi sert le confort pour des petits sauvages
Qui ont droit aux bougies à défaut de courant.
Puis, je trouvais normal, que nous vivions cloîtrés
Dans un appartement sans odeur de cuisine,
Dans la chambre d’enfants sans livres de comptines,
Sans un adulte fort qu’on pourrait adorer.
Oui je trouvais normal, que très souvent tu fuis
Pour faire des choses, au dehors, sous la cape.
Tu fermais bien la porte ayant peur qu’on s’échappent.
Préférant ta belotte ou l’amant d’une nuit.
Te voir partir le soir faisait notre bonheur,
Le calme et ton absence étaient une caresse,
Nous jouions à nos jeux sans trop de gentillesse,
C’est ça quand votre mère à l’âme d’un boxeur.
Et puis tes mensonges : « Papa battait maman »
Condamnée à t’entendre, Hélas ! Et à perpette
Sentir tout ton dégoût s’enfoncer dans ma tête.
« Mais ils s’en fout de vous, papa a ses enfants »
Sur mon galet de tête inlassable ressac,
Tes marées de rancœur cognaient coûte que coûte
« Papa battait maman ». Un beau matin on doute !
Le vrai et le mensonge enflent le même sac.
T’as cru gagner ta guerre ? Et bien non ! Je te dis
Tu n’as pas eu le gain d’une seule bataille,
Car dans mon cœur d’enfant deux choses se chamaillent
L’Odeur qui sort de toi et son parfum à lui.
Non ! Papa ne nous a jamais abandonnés,
Il nous cherchait partout, frappait à chaque porte,
Sa détermination était tellement forte
Que ciel et terre furent tout retournés.
Mon père nous aimait je le sais maintenant,
J’ai avec mon papa plein de points comparables,
Te ressembler serait pour moi insupportable
Je veux pour mes enfants la meilleure maman.
Je suis sortie de toi, une première fois
Le jour ou je suis née….Ma seconde naissance
C’est quand je suis sortie de ta triste existence.
Et cet accouchement fut sans douleur … Pour moi.
Tu vis au loin c’est mieux, perdue dans tes aigreurs.
J’ai retrouvé papa, refais sa connaissance
Et cela constitue ma troisième naissance,
La bonne, la dernière où j’ai droit au bonheur.
Je vois souvent aussi mes frères et mes sœurs.
Contre ta volonté notre fratrie s’adore
De l’amour dans le cœur j’en ai, j’en ai encore.
Mais ne t’invites pas au festin du bonheur.!
Alors pleures moins fort le petit orphelin,
Si tu étais mon frère imagines ta mère !
Un tout dernier message à dire à la mégère…
J’ai l’amour de mon père et fais mon deuil du tien …
Je jette au loin de moi le reste du récit
Je vis dans la douceur, elle a grandi la gosse.
J’aurais tant désiré que l’histoire soit fausse.
Mais ce que j’ai écrit, je l’ai vécu aussi.
Fil2fer
Qui l’a écrit pour Elle, et avec Elle.
Le 30/06/2011.