E.V.P(rénové)
E.V.P, état végétatif persistant
Etat dépendant permanent
Je vis entre deux mondes, tiraillé
Devant la porte de l’éternité
Mon cerveau est mort,
Je ne suis plus qu’un corps
Si lourd, tellement lourd à porter
Qui n’a plus aucune fonctionnalité.
E.V.P, état végétatif persistant
Etat prisonnier dans un environnement
Médicalisé, surveillé, des murs blancs
Quelques visites de temps en temps.
Mon esprit est vide, désert, stérile
Des heures, des années,à se sentir inutile
Lavé tous les jours par des professionnels
J’en ai oublié les douceurs charnelles.
E.V.P, état végétatif persistant
Impossibilité d’exécuter un seul mouvement
Seul mon cœur bat encore, mais pourquoi
A se demander pourquoi rester cloué, ici bas.
Il parait que même si je vous suis du regard
Ce n’est purement que le fruit du hasard
Et même si l’expression de mes yeux vous sourit
Ils ne sont plus animés de la flamme de la vie.
E.V.P, état végétatif persistant
Juste trois lettres pour nommer mon état présent
Classé dans une catégorie où l’on finit par oublier
Que je savais vivre, rire et pleurer.
Suis-je mort, suis-je vivant ?
Qui peut le dire véritablement ?
Je suis peut-être le seul à le savoir vraiment
Mais personne, depuis ce jour, ne l’entend.
Isabelle Fluckiger Jachym