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Ô!toi.

#1
Ô! toi.


Ô! toi qui as fait de moi ton esclave,
Enchaîné à tes mots cruels et graves.
Tu as volé ma voix, effacer mes veux,
Brûler mes terres, tuer mes petits-neveux,
Couvert de honte mes nièces et mes sœurs.
Détruit ma mosquée, ma maison par rancœur.
Exiler mes frères vers d'autres contrées,
Ne sachant comment faire pour y rentrer.
Tu as tout sali par tes mains horribles!
Même le plus sacré quel geste terrible!
Je peux te dire, je n'ai pas peur de toi,
Aujourd'hui, car je me sens toujours chez moi.
Au milieu des décombres, ces martyrs,
Ces enfants de pierres, ripostant à tes tirs.
Défiant tes blindés,tes balles aveugles,
Affrontant tes vaillants soldats qui beuglent.
Vaincus, déjà pas loin du seuil de ma porte,
Ils seront chassés demain de la sorte,
De mes oliveraies et mes champs de blé,
Toute ma maison sera fermée à clé.
Et les chaînes se délient, la voix s'élève,
Du jeune muezzin, mon ancien élève,
Qui a troqué sa plume contre un lance-pierre,
Affrontant l'ennemi que de rester derrière.
Reconnaissant sa voix le prêtre sourit,
Se rappelle des jeux qui les ont nourri.
Quand ils habitaient la même maison,
Avant que le monde ne perde raison .
Tous les deux adorent le puissant seigneur,
les pères là haut, leur fils ses serviteurs ,
Sur cette terre autrefois de tolérance.
De paix de religions, non d'ignorance.
Et le ciel regorge d'eau, bénit la terre,
Son opulence tel un sein d'une mère,
Nourrissant son enfant sans réserves,
Dans ses bras maternels, qui le conservent.
Des enfants jouent aux cerfs-volants tricolores,
Crient dans les vastes champs depuis l'aurore.
Et les grands courent vers la maison de Dieu,
Le remerciant d'être ses fidèles pieux.
Plus de peur, plus de haine, ni de feu,
Ni de barbelés, ni de longue queue.
Notre ennemi, tel un épi de blé fauché,
Il aura sa tête et son orgueil tranchés.
Rendons tous grâce à notre salvateur,
D'être secourus de ces dévastateurs!


Alléluia!

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