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Le dormeur du val....

agrego

Maître Poète
#1
Le dormeur du val


C’est un trou de verdure où chante une rivière,
Accrochant follement aux herbes des haillons
D’argent ; où le soleil, de la montagne fière,
Luit : c’est un petit val qui mousse de rayons.
Un soldat jeune, bouche ouverte, tête nue,
Et la nuque baignant dans le frais cresson bleu,
Dort ; il est étendu dans l’herbe, sous la nue,
Pâle dans son lit vert où la lumière pleut.
Les pieds dans les glaïeuls, il dort. Souriant comme
Sourirait un enfant malade, il fait un somme :
Nature, berce-le chaudement : il a froid.
Les parfums ne font pas frissonner sa narine ;
Il dort dans le soleil, la main sur sa poitrine,
Tranquille. Il a deux trous rouges au côté droit.


Arthur RIMBAUD
 

lebroc

Maître Poète
#5
Un dormeur qui a réveillé en moi mon envie d'écrire de la poésie
C'est superbe et je le relis souvent
Merci de ce partage l'ami
Amitiés
 

GABY73

Maître Poète
#10
Le dormeur du val


C’est un trou de verdure où chante une rivière,
Accrochant follement aux herbes des haillons
D’argent ; où le soleil, de la montagne fière,
Luit : c’est un petit val qui mousse de rayons.
Un soldat jeune, bouche ouverte, tête nue,
Et la nuque baignant dans le frais cresson bleu,
Dort ; il est étendu dans l’herbe, sous la nue,
Pâle dans son lit vert où la lumière pleut.
Les pieds dans les glaïeuls, il dort. Souriant comme
Sourirait un enfant malade, il fait un somme :
Nature, berce-le chaudement : il a froid.
Les parfums ne font pas frissonner sa narine ;
Il dort dans le soleil, la main sur sa poitrine,
Tranquille. Il a deux trous rouges au côté droit.


Arthur RIMBAUD
Beau partage
Merci Régis
 

Lafitte

Maître Poète
#11
Le dormeur du val et sensation sont mes deux préfèrés de Rimbaud.
Merci de le proposer en partage.
Il est souvent nécessaire de comprendre aujourd'hui à l'aide des monuments du passé.
Patrick
 
#12
Mon hommage à Arthur Rimbaud

Il a gardé du Roi les gènes de l'artiste,
Mais aussi la fureur qui attise son cœur,
L’écriture dévoile son âme fabuliste,
Le lyrisme adoucit son instinct destructeur.

Ses yeux fixent le ciel le soir quand tout se fige,
L’espace néant lui donne le vertige,
Des myriades d'îlots s'allument en un instant,
Ses pensées s'illuminent il songe à son amant.

L'amour qui les unit l'inonde d'espérance,
L’idée de le revoir s'infuse d'une image,
Bénie d'éternité, et met fin à l'errance
D’un esprit captif à cette fleur de l'âge.

Sa séve s'électrise d'orages holorimes,
Sa flèche poétique s'élève vers le ciel,
Le récit de sa vie sous sa dictée s'imprime,
Sur une voûte claire au matelas glaciel.

Ce recueil de paroles sous les ailes du temps,
Fustige sa conscience, anesthésie ses peurs,
Un souffle de fraîcheur parfumé de printemps,
Accueille sa raison aux sources du bonheur.

Un serpentin naissant surgit des profondeurs,
Purifiant le reflet du génie créateur,
Maudit par le destin quand son bateau s'arrime,
Sur les vers enlacés des princes de la rime.

Le monde qu'il sculptait d'œuvres surréalistes,
S’inclinera toujours en hommage à l'artiste,
À la plume de feu volant dans tous les sens,
Près des nues électriques où l'éclair sent l'encens.

Bohémien au grand cœur au Parnasse des muses,
L’auberge où tu dors enjôle les regards,
Petit Poucet rêveur, ce trou de ver t'amuse,
Les brumes qui le voilent encrent tes yeux hagards.

Car des ondes fuyantes balayées par les vents,
Fleurissent l'azur vert d'aurores boréales,
De couleurs envoûtantes sur des tapis volants,
Saisissant les démons où flotte la Réale.

Ô! poussières solaires aux pensées libérées,
Ô! mystiques lueurs sur les vagues océans,
Ordonnez la sagesse aux pâleurs égarées,
Artistes créateurs, aux ombres de géants!