Antoine de Fouquier-Tinville
Était un noble, un noblaillon
Alors pourquoi aux gueux a-t-il
Confisqué leur révolution ?
On peut être robespierriste
Et aimer la chevalerie
Comme on peut être royaliste
Et aimer la mère-patrie
Mais dire que Fouquier-Tinville
Était un juge de valeur
Je répondrais d'un ton tranquille
Non : "C'était un "serial killer"
C'est à Hérouël, en Picardie
D'Éloi, dont il est digne fils
Que naît notre héros susdit
En mil sept cent quarante-six
Son père, le seigneur local
Lui donne Tinville à gérer
Hérouël, la terre principale
À l'aîné étant réservée
Il entre à Noyon, au collège
Pour suivre de pieuses études
Mais six ans après les abrège
Pour travailler dans une étude
Dans une étude de notaire
Où on l'embauche comme clerc
Puis, avec l'appui de son père
Il devient notaire, c'est clair
Il se marie à vingt-neuf ans,
Avec une proche cousine
Qui lui fait quatre beaux enfants
Mais que le cinquième assassine
Antoine seul avec ses gosses
Tourne en rond désespérément
Il croit que de nouvelles noces
Leur donneront autre maman
Lors, il convole à toute hâte
Et retourne à ses encriers
Est-ce à partir de cette date
Qu'Antoine devient renfrogné ?
Voulant faire quelques affaires
Comme son époque s'y prête
Il perd sa charge de notaire
Et doit rembourser mille dettes
Il entre alors dans la police
Du roi, comme simple employé
Mais il devient, par des complices
Commissaire de son quartier
Quand la Révolution approche
Il réclame un poste de juge
À l'un de ses cousins très proche
Qui sans condition lui adjuge
Il faut dire que l'anophèle
Si vous préférez : le cousin
Est un des principaux rebelles
Nommé Camille Desmoulins
Très vite cet emploi le lasse
Car il est trop calme pour lui
Il aimerait mieux à la place
Un poste qui fait plus de bruit
Il a tellement de rancune
Envers ses pairs, tant de critiques
Que la République opportune
Le nomme accusateur public
La Révolution s'accélère
Fouquier-Tinville est au charbon
Et choisit comme bon compère
Le bourreau Charl' Henri Sanson
Il envoie à la guillotine
D'illustres et nobles personnes
Des gens de pauvres origines
Des pasteurs, des curés, des nonnes
Durant dix-sept mois il occupe
Le job d'accusateur public
Mais les Français ne sont pas dupes
Ils voient que c'est un fanatique
Avec ses deux mille victimes
Qu'il condamne pour l'échafaud
Il est le recordman du crime
Par procuration [jeu de mots]
Tant et si bien que ses comparses
De féroces républicains
Lui font la déplaisante farce
De le juger comme assassin
Ainsi après le roi, la reine
Les montagnards, les Girondins
Vers l'échafaud Sanson le traîne
Sans pitié pour son vieux copain
En floréal de l'an troisième
Avec lui d'autres vont tomber
Et comme voir le sang, il aime
On le fait passer le dernier
Était un noble, un noblaillon
Alors pourquoi aux gueux a-t-il
Confisqué leur révolution ?
On peut être robespierriste
Et aimer la chevalerie
Comme on peut être royaliste
Et aimer la mère-patrie
Mais dire que Fouquier-Tinville
Était un juge de valeur
Je répondrais d'un ton tranquille
Non : "C'était un "serial killer"
C'est à Hérouël, en Picardie
D'Éloi, dont il est digne fils
Que naît notre héros susdit
En mil sept cent quarante-six
Son père, le seigneur local
Lui donne Tinville à gérer
Hérouël, la terre principale
À l'aîné étant réservée
Il entre à Noyon, au collège
Pour suivre de pieuses études
Mais six ans après les abrège
Pour travailler dans une étude
Dans une étude de notaire
Où on l'embauche comme clerc
Puis, avec l'appui de son père
Il devient notaire, c'est clair
Il se marie à vingt-neuf ans,
Avec une proche cousine
Qui lui fait quatre beaux enfants
Mais que le cinquième assassine
Antoine seul avec ses gosses
Tourne en rond désespérément
Il croit que de nouvelles noces
Leur donneront autre maman
Lors, il convole à toute hâte
Et retourne à ses encriers
Est-ce à partir de cette date
Qu'Antoine devient renfrogné ?
Voulant faire quelques affaires
Comme son époque s'y prête
Il perd sa charge de notaire
Et doit rembourser mille dettes
Il entre alors dans la police
Du roi, comme simple employé
Mais il devient, par des complices
Commissaire de son quartier
Quand la Révolution approche
Il réclame un poste de juge
À l'un de ses cousins très proche
Qui sans condition lui adjuge
Il faut dire que l'anophèle
Si vous préférez : le cousin
Est un des principaux rebelles
Nommé Camille Desmoulins
Très vite cet emploi le lasse
Car il est trop calme pour lui
Il aimerait mieux à la place
Un poste qui fait plus de bruit
Il a tellement de rancune
Envers ses pairs, tant de critiques
Que la République opportune
Le nomme accusateur public
La Révolution s'accélère
Fouquier-Tinville est au charbon
Et choisit comme bon compère
Le bourreau Charl' Henri Sanson
Il envoie à la guillotine
D'illustres et nobles personnes
Des gens de pauvres origines
Des pasteurs, des curés, des nonnes
Durant dix-sept mois il occupe
Le job d'accusateur public
Mais les Français ne sont pas dupes
Ils voient que c'est un fanatique
Avec ses deux mille victimes
Qu'il condamne pour l'échafaud
Il est le recordman du crime
Par procuration [jeu de mots]
Tant et si bien que ses comparses
De féroces républicains
Lui font la déplaisante farce
De le juger comme assassin
Ainsi après le roi, la reine
Les montagnards, les Girondins
Vers l'échafaud Sanson le traîne
Sans pitié pour son vieux copain
En floréal de l'an troisième
Avec lui d'autres vont tomber
Et comme voir le sang, il aime
On le fait passer le dernier