ON S’EST AIMÉ.
Souvent sur les toits de Paris
Le vent d’Avril vient déposer
Des mots d’amour à peine écrits,
Et des baisers à peine osés,
Et à Ostende sur une plage
Le sable fin a retenu
Une bouteille et son message
D’un qui jamais n’est revenu.
Voici la fin de notre époque
Qui se rêvait dure et solide.
Est-ce guimauve ou bien du roc,
Le rugissement de ses bolides ?
Un cormoran lui crie vengeance
Et en appelle à l’Océan
Pour tout noyer tenante séance :
Quand c’est pourri, c’est qu’il est temps.
Les moineaux gris quand vient l’hiver
Laissent mourir leur pépiement
Qui envoutaient les arbres verts.
Les oiseaux gris assurément,
En messager de notre vie,
Ont fait silence, et nos sentiers
Autrefois gais et si fleuris
Ne sont que boue de Février.
L’œil effacé des vieilles personnes
Allume un feu sur leur passé,
Un chant d’automne, un glas qui sonne
Au souvenir des trépassés.
J’entends crier des fleurs fanées
Et des fenêtres au givre blanc.
Tous les souhaits de bonne année
Se sont brisés en leur élan.
Mais je sais bien ce que nous fûmes
Quand à Anvers, dans la fumée
De ton pétard qui se consume,
Tu me disais « on s’est aimé »,
Et ni le temps et ni le vent,
Rien ne pourra nous l’enlever.
On vit parfois, on meurt souvent,
Mais notre étreinte fut à rêver.
Souvent sur les toits de Paris
Le vent d’Avril vient déposer
Des mots d’amour à peine écrits,
Et des baisers à peine osés,
Et à Ostende sur une plage
Le sable fin a retenu
Une bouteille et son message
D’un qui jamais n’est revenu.
Voici la fin de notre époque
Qui se rêvait dure et solide.
Est-ce guimauve ou bien du roc,
Le rugissement de ses bolides ?
Un cormoran lui crie vengeance
Et en appelle à l’Océan
Pour tout noyer tenante séance :
Quand c’est pourri, c’est qu’il est temps.
Les moineaux gris quand vient l’hiver
Laissent mourir leur pépiement
Qui envoutaient les arbres verts.
Les oiseaux gris assurément,
En messager de notre vie,
Ont fait silence, et nos sentiers
Autrefois gais et si fleuris
Ne sont que boue de Février.
L’œil effacé des vieilles personnes
Allume un feu sur leur passé,
Un chant d’automne, un glas qui sonne
Au souvenir des trépassés.
J’entends crier des fleurs fanées
Et des fenêtres au givre blanc.
Tous les souhaits de bonne année
Se sont brisés en leur élan.
Mais je sais bien ce que nous fûmes
Quand à Anvers, dans la fumée
De ton pétard qui se consume,
Tu me disais « on s’est aimé »,
Et ni le temps et ni le vent,
Rien ne pourra nous l’enlever.
On vit parfois, on meurt souvent,
Mais notre étreinte fut à rêver.