Poète, pourquoi ne consignes-tu pas
Poète, pourquoi ne consignes-tu pas
dans les syllabes du matin
les guipures de la robe de ton Epousée,
Poète, pourquoi ne décris-tu pas
la somptuosité de ses dessous
devant les haies de l’horizon,
Poète, pourquoi ne déclames-tu pas
l’orfroi de sa culotte
à l’apparition de la sainteté de sa peau,
la valse langoureuse de ses porte-jarretelles
dans les ballades du zéphyr,
Poète, pourquoi n’observes-tu pas
le motet de ses bas de soie
qu’elle enlève lentement
sous la lippe du soleil,
le crissement de ses collants
lorsqu’elle découvre avec délicatesse
l’écrin de sa féminité,
Poète,
pourquoi ne déifies-tu pas
la scansion de ses escarpins
au gré des halliers
et des bourgs,
la finesse de ses traits,
Poète,
pourquoi caches-tu
la concupiscence de ses seins,
l’étole de ses aisselles,
Poète, pourquoi ne nommes-tu pas
le calice de son sexe
qui transcrit la jeunesse du Monde,
car sache-le, seule la Femme
connaît l’odelette de Grâce !
Sophie Rivière
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