Tu portes le poids
De tout ceux de la rue
Qui, un jour, ont fui
Ou atterri au milieu
De cette vie expulsée
Sans guère de feu
Pour soulager le froid
De la détresse humaine
Tu portes en toi les souffrances
Du passé, qui ne s’oublie
Tu panses les leurs, d’un sourire,
D’une amitié qui éveille
Les aveux et les pleurs
Un regard de douceur
Un moment où l’on est
À côté de quelqu’un
S’apaisent alors de la présence
Les violences du silence
Comme une douce berceuse
Que l’on chante à l’oreille
À bout de bras, je te vois
Comme un Hercule porter,
Toutes leurs tristes histoires
Pour les hisser jusqu’au ciel
Je ne saurais, pas tu sais ,
Faire le tour de ton cœur
Si grand, qu’il explose
De cette rare humanité
Qu’il manquera bien des toi
Quand tu seras bien vieux
Et que la rue sera devenue
Trop longue pour y traverser