LE ROI DES CHATS
Je suis le Roi des chats,
Mes matous le matin
Me rendent hommage au Roi,
En miaulant latin.
Des chats je suis le Roi,
Je jette l’anathème
Sur tous les pékinois,
Ces chiens à leur mémère,
Au vide étourdissant,
Qui sont à la vraie vie
Un peu moins qu’un croissant
A la gastronomie.
Souvent de ma gouttière
J’observe le décor
Des foules prisonnières
De la poule aux œufs d’or.
Les esclaves aujourd’hui
Fonctionnent à l’addiction,
Ils s’enivrent, ils s’ennuient
Avec application.
Tant d’heures sur les écrans,
En course au Black Friday,
Le sourire éclatant
Des brosses à dents qui rayent.
Les chats n’ont pas tous ces
Soucis. Pauvres humains,
Je les entends tousser,
Inquiets des lendemains,
Poussant leur vie précaire
En les rues éclairées
De leurs villes en équerre,
Émouvants, enserrés.
L’humanité, qui veut
Se faire plus énorme
Que les troupeaux de bœufs,
Se distend, se déforme,
Et j’ai mal à saisir,
Du haut de ma gouttière,
Pourquoi les vieux émirs
Ont le regard si fier.
Hier était la ruche
Au fond du jardinet,
Tant va l’eau à la cruche,
Elles étaient des milliers.
Ne restent aujourd’hui
Que planches vermoulues,
Et silence infini
Que nul n’avait voulu.
Abeilles qui bourdonnent
Désertent les prairies.
Vous en faites des tonnes,
Laissez-nous les souris.
O mes frères humains,
Aujourd’hui trop nombreux,
Serrés sur les gradins,
Vos chants sont dangereux.
Nous, chats, on vous regarde,
Ronronnant dans le vide :
« Prenez garde, prenez garde,
La terre se fait aride».
Mais vous n’entendez pas,
Tirés par le destin,
Et moi le Roi des chats,
J’entrevois le mot fin.
Je suis le Roi des chats,
Mes matous le matin
Me rendent hommage au Roi,
En miaulant latin.
Des chats je suis le Roi,
Je jette l’anathème
Sur tous les pékinois,
Ces chiens à leur mémère,
Au vide étourdissant,
Qui sont à la vraie vie
Un peu moins qu’un croissant
A la gastronomie.
Souvent de ma gouttière
J’observe le décor
Des foules prisonnières
De la poule aux œufs d’or.
Les esclaves aujourd’hui
Fonctionnent à l’addiction,
Ils s’enivrent, ils s’ennuient
Avec application.
Tant d’heures sur les écrans,
En course au Black Friday,
Le sourire éclatant
Des brosses à dents qui rayent.
Les chats n’ont pas tous ces
Soucis. Pauvres humains,
Je les entends tousser,
Inquiets des lendemains,
Poussant leur vie précaire
En les rues éclairées
De leurs villes en équerre,
Émouvants, enserrés.
L’humanité, qui veut
Se faire plus énorme
Que les troupeaux de bœufs,
Se distend, se déforme,
Et j’ai mal à saisir,
Du haut de ma gouttière,
Pourquoi les vieux émirs
Ont le regard si fier.
Hier était la ruche
Au fond du jardinet,
Tant va l’eau à la cruche,
Elles étaient des milliers.
Ne restent aujourd’hui
Que planches vermoulues,
Et silence infini
Que nul n’avait voulu.
Abeilles qui bourdonnent
Désertent les prairies.
Vous en faites des tonnes,
Laissez-nous les souris.
O mes frères humains,
Aujourd’hui trop nombreux,
Serrés sur les gradins,
Vos chants sont dangereux.
Nous, chats, on vous regarde,
Ronronnant dans le vide :
« Prenez garde, prenez garde,
La terre se fait aride».
Mais vous n’entendez pas,
Tirés par le destin,
Et moi le Roi des chats,
J’entrevois le mot fin.